L'or a bénéficié de la crise entre la Russie et l'Ukraine cette semaine, montant lundi à son niveau maximum en quatre mois, mais a décroché vendredi en raison de bons chiffres de l'emploi aux États-Unis.

Le métal jaune a atteint lundi son plus haut niveau depuis le 30 octobre dernier, à 1354,87 dollars l'once.

La semaine dernière, l'or avait déjà atteint à plusieurs reprises des plus hauts en quatre mois, suscitant l'intérêt des investisseurs financiers alors que la crise s'approfondissait en Ukraine.

«La hausse du prix (de l'or) a été causée par la hausse des tensions entre la Russie et l'Ukraine, qui a provoqué une plus grande demande pour l'or en tant que valeur refuge», ont expliqué les économistes de Commerzbank.

Même si la possibilité d'un conflit militaire s'est pour l'instant éloignée, le métal jaune, privilégié par les investisseurs dans les moments d'incertitudes économique et politique, est resté bien soutenu.

En fin de semaine toutefois, l'or s'est replié, pénalisé par de bons chiffres de l'emploi aux États-Unis.

En effet, les créations d'emplois aux États-Unis en février ont affiché une hausse plus forte que prévu, avec 175 000 nouveaux emplois contre 163 000 attendus, même si le taux de chômage est légèrement remonté, à 6,7 % contre 6,6 % en janvier.

Ces chiffres encourageants devraient ainsi conforter la Réserve fédérale américaine (Fed) dans sa démarche de diminution des liquidités qu'elle injecte massivement chaque mois dans l'économie américaine.

Ces injections ont tendance à diluer la valeur du dollar et font craindre une augmentation de l'inflation à long terme, deux éléments qui poussent les investisseurs vers la sécurité que représente l'or.

La perspective de leur interruption progressive rend donc le métal jaune moins attrayant aux yeux des investisseurs.

L'argent, considéré comme une alternative bon marché à l'or, a également été pénalisé, tombant vendredi à 20,75 dollars l'once, un plus bas depuis mi-février.

Platinoïdes dopés

«Les prix du platine ont grimpé après que les discussions entre les mineurs sud-africains et les principaux producteurs de platine se sont terminées sans accord» mercredi, a expliqué Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Le platine a ainsi atteint ce jour-là son plus haut niveau depuis près de six mois, à 1489,75 dollars l'once.

L'Afrique du Sud, premier producteur mondial de platine et numéro deux pour le palladium, est affectée depuis six semaines par une grève qui paralyse les principales mines de platine.

De son côté, le palladium a atteint jeudi son plus haut niveau depuis le 1er avril 2013, à 783,50 dollars l'once, dopé non seulement par la poursuite de la grève en Afrique du Sud mais aussi par «la montée des inquiétudes sur les effets de possibles sanctions contre la Russie», a signalé Jasper Lawler, de CMC Markets.

La Russie, qui est le premier producteur mondial de palladium, commence à faire l'objet de sanctions économiques de la part des Occidentaux, qui désapprouvent son implication dans la crise ukrainienne.

Les dirigeants européens ont par exemple suspendu les négociations sur les visas avec la Russie et menacé de prendre davantage de sanctions, notamment économiques, si la situation continuait à se détériorer.

Les métaux platinoïdes sont principalement utilisés dans l'industrie automobile pour la construction de pots catalytiques.