Le géant minier anglo-australien Rio Tinto (RIO) a renoué avec les bénéfices en 2013, après avoir essuyé l'année précédente ses premières pertes depuis 1995, grâce une réduction vigoureuse de ses coûts et aidé par la demande toujours solide de la Chine en minerai de fer.

Le groupe a dégagé un bénéfice net de 2,70 milliards d'euros (3,67 milliard US), après une perte de 2,2 milliards d'euros en 2012, un résultat qui avait été plombé par des dépréciations de 10,3 milliards d'euros.

Cette année, Rio Tinto, numéro deux mondial du minerai de fer derrière le brésilien Vale, «a dépassé (ses) objectifs de réduction des coûts et atteint des niveaux de production record», a déclaré le PDG Sam Walsh dans un communiqué publié jeudi.

Le groupe a également affiché un bénéfice sous-jacent (hors exceptionnel) de 10,2 milliards US, contre 9,3 milliards US en 2012.

M. Walsh avait succédé à Tom Albanese en 2013, remercié en raison des dépréciations passées dans les comptes de 2012, liées à des difficultés dans des mines de charbon au Mozambique et à sa division aluminium.

Comme d'autres géants miniers, Rio Tinto a été contraint de déprécier ses actifs de plusieurs milliards de dollars après s'être lancé dans une campagne d'acquisitions surpayées en pleine bulle des matières premières.

Confrontés en outre à une baisse des cours des matières premières, les groupes miniers à travers le monde licencient, vendent leurs actifs et réduisent leurs investissements, afin de renforcer leurs comptes.

Rio Tinto a réduit ses coûts en 2013 de 2 milliards US de plus que ses objectifs initiaux. Il table sur 3 milliards US supplémentaires de réductions pour 2014.

Il a aussi diminué ses investissements de 26% à 12,9 milliards US et table sur 11 milliards pour 2015 puis 8 milliards en 2016.

Le groupe a licencié 4000 personnes et vendu des actifs pour un total de 3,5 milliards US, pour se recentrer sur ses activités phares que sont le minerai de fer, le cuivre, le charbon et le pétrole.

Sa production de minerai de fer a augmenté de 5% sur l'année écoulée, à 266 millions de tonnes.

Ses activités diamants, considérées comme non stratégiques, restent dans son porte-feuille, le groupe n'ayant pas reçu d'offre suffisante selon les experts du secteur.

Les déboires de Rio Tinto ne sont cependant pas terminés. Sam Walsh a annoncé plusieurs dépréciations d'actifs, dont sa mine de cuivre et d'or Oyu Tolgoi en Mongolie et son site d'aluminium Gove Alumina dans le nord de l'Australie, pour un total de 3,4 milliards US.