Le baril de pétrole new-yorkais a clôturé mercredi à son plus haut niveau depuis le 18 octobre, stimulé par une forte baisse des réserves de brut à Cushing dans l'Oklahoma (centre), un important centre de stockage aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars s'est adjugé 43 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 100,37 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 108,79 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), grappillant 11 cents par rapport à la clôture de mardi.

Selon les chiffres du département américain de l'Énergie (DoE), les stocks de brut ont progressé de 3,3 millions de barils lors de la semaine terminée le 7 février, soit un peu plus que prévu.

Mais «le marché a ignoré ce chiffre» pour se concentrer sur d'autres aspects du rapport hebdomadaire des autorités américaines, et en premier lieu sur la baisse des réserves à Cushing, a observé Bart Melek de TD Securities.

Ces dernières ont diminué de 2,7 millions de barils, après un repli de 1,5 million la semaine précédente. «C'est grâce à la mise en route il y a deux semaines de l'oléoduc» Keystone, qui relie Cushing, où sont entreposés les barils servant de référence au prix du WTI, aux raffineries du golfe du Mexique, a relevé Bart Melek.

En raison de problèmes logistiques, les stocks y avaient gonflé à des niveaux record l'an dernier, pesant sur les cours du pétrole américain. Mais depuis l'entrée en fonction de Keystone, «le goulot d'étranglement se résorbe». Il permet actuellement d'acheminer environ 300 000 barils par jour et devrait augmenter progressivement sa capacité pour atteindre 700 000 barils à la fin de l'année.

Le marché a aussi salué la baisse plus forte que prévu des réserves d'essence (-1,9 million de barils).

Celles de produits distillés ont reculé un peu moins qu'anticipé (-700 000 barils), mais elles restent en repli de 10,2% sur un an, la demande pour le fioul de chauffage ayant été dopée par l'hiver particulièrement rigoureux aux États-Unis.

Les cours ont aussi été portés mercredi par l'annonce d'un niveau record d'importation de brut par Pékin en janvier, à 6,63 millions de barils de pétrole par jour. C'est 11,9% de plus qu'il y a un an et 5,2% de plus qu'en décembre.

Cette nette progression renforce les perspectives de demande en provenance de Chine, deuxième consommateur mondial d'or noir et devenu au dernier trimestre 2013 le premier importateur mondial de brut devant les États-Unis.

Autre facteur de nature à faire monter les prix du baril: l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a révisé à la hausse mercredi ses prévisions de demande mondiale de brut pour 2014.

Le cartel, qui pompe environ 35% du brut mondial, table désormais sur une demande mondiale de brut de 90,98 millions de barils par jour (mbj), soit 0,08 mbj de plus que l'estimation du mois dernier.