Les cours du pétrole coté à New York ont nettement reculé lundi, pénalisés par les craintes d'un ralentissement de la demande énergétique au niveau mondial et par la prudence du marché à l'approche d'une réunion de la banque centrale américaine.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars a cédé 92 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 95,72 dollars.

Les cours du pétrole «sont sous pression depuis qu'on constate que la croissance économique en Chine (le deuxième consommateur mondial d'or noir) a commencé à ralentir et que la croissance dans plusieurs pays émergents pourrait faire de même», a relevé l'analyste indépendant Andy Lipow. Cela fait craindre aux investisseurs «que la hausse de la demande en énergie puisse ne pas être aussi forte qu'attendu».

Cette inquiétude a été renforcée par l'annonce d'un recul plus important que prévu des ventes de maisons neuves aux États-Unis en décembre, une déception pour le secteur de l'immobilier, particulièrement surveillé par les investisseurs.

Pour Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion, les acteurs du marché font aussi preuve de prudence à l'approche de la réunion du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) mardi et mercredi. «Les gens veulent attendre de voir ce que la Fed va décider, de voir comment vont voter les responsables dotés d'un nouveau droit de vote cette année.»

La Fed pourrait annoncer une nouvelle réduction de son programme de rachats d'actifs, qui a déjà été réduit de 85 à 75 milliards de dollars en janvier.

«Ce serait plutôt une bonne nouvelle, car cela signifierait que l'institution considère que la croissance américaine est sur la bonne voie, ce qui est positif pour la demande en énergie», a relevé Carl Larry.

Mais en même temps, «cela serait positif pour le dollar et pourrait tirer à la baisse le prix du brut» puisque l'appréciation du billet vert rend plus onéreux les achats de pétrole pour les investisseurs munis d'autres devises, a ajouté le spécialiste.

En début de séance, le baril de brut américain avait pourtant été soutenu par la perspective d'un nouveau pic de demande énergétique face aux températures glaciales prévues dans les jours à venir aux États-Unis.

Les investisseurs gardent en particulier à l'esprit le fait qu'avec la vague de froid qui a frappé le centre et l'est des États-Unis en début d'année, les réserves de produits distillés, qui incluent le fioul de chauffage, ont reculé bien plus que prévu lors de la semaine achevée le 17 janvier.

Mais «du ravitaillement en provenance d'Europe est en route vers le port de New York et devrait permettre de faire face à tous problèmes d'approvisionnement sur la côte est», a souligné Andy Lipow.