Les prix du pétrole coté à New York ont terminé en nette baisse lundi, pénalisés par la perspective d'une hausse de l'offre mondiale de brut après de nouvelles avancées dans le processus de dialogue sur le programme nucléaire iranien.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février a abandonné 92 cents, à 91,80 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a baissé à 106,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en recul de 50 cents par rapport à la clôture de vendredi.

L'Iran et les États-Unis ont annoncé dimanche qu'un accord intérimaire sur le nucléaire iranien, conclu le 24 novembre entre l'Iran et les six pays constituant le groupe des 5+1(Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), entrerait en vigueur à compter du 20 janvier.

Cette nouvelle étape «implique d'ores et déjà une légère détente» dans le dialogue avec l'Iran, ont noté les analystes de Commerzbank.

En effet, cet accord prévoit le gel pendant six mois des activités nucléaires sensibles de Téhéran en échange d'une levée partielle des sanctions à l'encontre de ce pays.

«Si un accord sur le programme nucléaire devait être trouvé et si les sanctions contre l'Iran étaient complètement levées, jusqu'à 1 million de barils de brut iranien pourrait se trouver sur le marché chaque jour. À moins que la production de brut mondiale soit réduite autre part, cela conduirait à un excédent d'offre considérable sur le marché, ce qui pèserait sur les prix» du pétrole, ont expliqué les économistes de Commerzbank.

L'ouverture des vannes au pétrole iranien «n'est pas encore en place, mais les investisseurs anticipent le fait que davantage de ce brut finira par atteindre le marché, et c'est cela qui pèse sur les prix» à Londres comme à New York, a commenté John Kilduff, de Again Capital. «D'autant que certains acheteurs se montrent particulièrement pressés de reprendre leurs importations» de cet or noir, «comme la Chine ou le Japon», a-t-il ajouté.

Aux États-Unis, «le WTI subit en outre la pression baissière de l'abondance de l'offre aux États-Unis et notamment à Cushing», a remarqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, se référant au terminal pétrolier dans l'Oklahoma dont les réserves, en hausse d'un million de barils la semaine dernière, servent de référence au pétrole coté à New York.

Et «l'on se prépare aux États-Unis à aborder la saison de maintenance dans les raffineries américaines, qui se traduira par une baisse temporaire de la consommation de brut» déjà anticipée par le marché, «ce qui pèse sur le prix», a ajouté M. Lipow.

En outre, «les prix ont souffert de l'annonce d'un retour de la production de la Libye à un niveau proche de 600 000 barils par jour», a ajouté Timothy Evans, de Citi.

La production pétrolière libyenne est perturbée depuis plusieurs mois par des troubles opposant le gouvernement et des groupes armés partisans d'un système fédéral.