Le pétrole new-yorkais a nettement progressé jeudi, de nouveau soutenu par l'annonce la veille d'une réduction des aides de la banque centrale américaine, synonyme d'une croissance plus solide, et par un recul des stocks de brut aux États-Unis.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier a gagné 97 cents pour s'établir à 98,77 dollars, son plus haut niveau depuis près de deux mois.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 110,29 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 66 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Le marché avait déjà bien progressé la veille dans la foulée de l'annonce par la Fed d'une réduction modeste du montant de ses injections de liquidités sur les marchés financiers.

Cette annonce est a priori plutôt négative pour les cours du brut car les achats d'actifs de la Fed favorisent les investissements dans les actifs jugés risqués et diluent la valeur du dollar, deux éléments de nature à faire monter le prix du brut.

Mais la décision de la Fed reflète aussi le fait que «l'économie semble croître à un bon rythme et cela devrait se traduire par une augmentation de la demande en brut», soulignait David Bouckhout de TD Securities.

Le cours du baril de WTI a aussi continué à profiter de l'autre grande nouvelle de la veille, à savoir la nouvelle baisse des stocks de brut aux États-Unis.

Au cours des trois dernières semaines, les réserves d'or noir ont au total reculé de 19,1 millions de barils. Une diminution des stocks pétroliers est généralement positive pour les cours du brut puisqu'elle rassure les investisseurs sur la vigueur de la consommation énergétique aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.

Pour David Bouckhout, le baril de WTI a également bénéficié d'un élément technique: il s'agissait du dernier jour de cotation pour le contrat à livraison en janvier.

Par ailleurs, les cours étaient soutenus jeudi par un regain d'inquiétude sur l'offre de pétrole en provenance du Soudan du Sud, où des hommes armés ont attaqué mercredi un champ pétrolier exploité par le consortium détenu majoritairement par le géant public chinois CNPC mercredi.

Au moins cinq employés sud-soudanais ont été tués lors de l'attaque.

Un porte-parole de la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) a indiqué jeudi que 200 employés du secteur pétrolier sud-soudanais étaient réfugiés dans l'enceinte des Nations unies à Bentiu.