Strateco (T.RSC) , qui se bat contre Québec pour obtenir un permis d'exploration souterraine pour son projet de mine d'uranium au nord de Chibougamau, a annoncé hier l'acquisition d'une participation dans un projet en Saskatchewan auprès de Denison Mines.

À terme, une entreprise associée de Strateco pourrait détenir jusqu'à 60% du projet Jasper Lake, situé à proximité de riches gisements du nord de la Saskatchewan, y compris celui de Cigar Lake, qui appartient aux géants Cameco et Areva.

L'investissement, qui pourrait atteindre 15 millions à terme, permettra à Strateco de conserver sa qualification auprès de la Commission canadienne de sûreté nucléaire en attendant la fin des procédures judiciaires au Québec. Seulement trois autres entreprises possèdent cette qualification: Cameco, Areva et Denison.

«Pour conserver notre qualification, il faut garder notre personnel. En travaillant en Saskatchewan, où l'uranium est bien accepté, ça nous permet d'occuper nos employés», a expliqué hier Guy Hébert, PDG de Strateco.

«Naturellement, si on pouvait travailler au Québec, c'est de l'argent qu'on aurait investi ici, a-t-il ajouté. La situation nous oblige à aller à l'extérieur.»

Le mois dernier, le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, a refusé de délivrer un certificat d'autorisation pour le projet Matoush. Strateco, qui y a investi près de 125 millions, conteste cette décision en Cour supérieure.

Au printemps, M. Blanchet avait annoncé son intention de demander au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) de mener une enquête sur la filière de l'uranium. Or, le BAPE n'a toujours pas reçu ce mandat de façon officielle, de sorte que l'enquête n'a pas débuté, a indiqué hier une porte-parole, Karine Lavoie. Au cabinet du ministre, on a assuré que le mandat serait transmis au début de 2014.

La Bourse de Toronto a par ailleurs indiqué hier qu'elle avait amorcé un examen de l'admissibilité de l'inscription des actions de Strateco. Cette procédure est liée à un coûteux financement de 3 millions que l'entreprise a récemment obtenu pour se maintenir à flot.

«Dans le pire des scénarios, on transférera à la Bourse de croissance TSX», a commenté M. Hébert.