Les cours du pétrole new-yorkais ont nettement progressé jeudi, soutenus par l'espoir d'un raffermissement de la demande aux États-Unis et l'absence d'avancées dans les négociations avec l'Iran.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en janvier sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), dont c'est le premier jour de cotation, a gagné 1,59 dollar pour s'établir à 95,44 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a terminé à 110,08 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 2,02 dollars par rapport à la clôture de mercredi.

«Les investisseurs ont l'impression que l'économie américaine se porte un peu mieux» après la diffusion de données américaines encourageantes pour la demande en énergie, remarquait Michael Lynch de Strategic Energy and Economic Research.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont d'une part reculé plus fortement que prévu et, selon l'indice Markit, l'activité manufacturière dans le pays en novembre a progressé.

Les autorités américaines avaient déjà fait état mercredi dans un rapport hebdomadaire d'une demande solide pour les produits raffinés. Le département américain de l'Énergie avait aussi annoncé que les réserves d'or noir dans le pays avaient augmenté pour la neuvième semaine de suite, reflétant l'abondance d'or noir aux États-Unis.

Les investisseurs sont par ailleurs restés particulièrement sensibles, selon James Williams de WTRG Economics, aux négociations sur le programme nucléaire iranien entre Téhéran et le groupe des 5+1 (États-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine, et Allemagne), qui ont repris mercredi à Genève.

Et pour l'instant, «elles ne semblent pas parties du bon pied», observait le spécialiste.

Selon le vice-ministre iranien Abbas Araghchi, un accord n'est pour l'instant pas en vue.

L'Iran est actuellement soumis à des sanctions, dont un embargo sur ses exportations pétrolières qui a fait plonger sa production de 3,62 millions de barils par jour en 2011 à 2,67 millions de barils par jour l'année dernière.

La levée des sanctions, et notamment de cet embargo, pourrait conduire au retour rapide d'un million de barils de pétrole iranien par jour sur le marché mondial, selon plusieurs analystes.

Les précédentes discussions à Genève, du 7 au 9 novembre derniers, n'avaient pas abouti à un accord après le durcissement du texte par le groupe des 5+1, demandé par Paris.

Autre source de potentielles tensions géopolitiques: six obus de mortier sont tombés sur une zone du nord-est de l'Arabie saoudite proche de l'Irak, premier exportateur mondial d'or noir, une attaque sans précédent revendiquée par un groupuscule chiite irakien.

Un léger affaiblissement du dollar a aussi aidé à la progression du brut. Le recul du billet vert rend en effet plus attractifs les achats de brut, qui sont libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises. Cela en soutient ainsi la demande et in fine le prix.