Le pétrole coté à New York a nettement rebondi mercredi après l'annonce d'une forte baisse des réserves de produits raffinés aux États-Unis assortie d'une hausse moins forte que prévu des stocks de brut.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre, qui était tombé la veille à un plus bas en cinq mois, a gagné 1,43 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 94,80 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance a terminé à 105,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 9 cents par rapport à la clôture de mardi.

Les cours du WTI ont «très clairement été tirés par le recul important des stocks de produits raffinés», estime l'analyste indépendant Andy Lipow.

Selon les chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Énergie (DoE), les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont diminué la semaine dernière de 4,9 millions de barils et celles d'essence de 3,8 millions de barils.

Ces chiffres ont très largement dépassé les attentes des analystes, qui tablaient sur un recul des stocks de produits distillés et d'essence de respectivement 900 000 et 300 000 barils.

«Le marché s'attend désormais à ce que la demande de brut augmente à mesure que les raffineries, qui ont ralenti leur rythme pour procéder à des opérations de maintenance, accélèrent pour regonfler les réserves», explique Andy Lipow.

Les stocks de pétrole brut ont de leur côté augmenté de 1,6 million de barils la semaine dernière aux États-Unis, légèrement moins que ce que prévoyaient les analystes (+1,9 million de barils).

Même si cette montée des stocks poursuit la tendance à la hausse observée récemment, elle est bien moindre que ces dernières semaines: depuis mi-septembre, les stocks ont progressé au total de près de 30 millions de barils.

Les cours du brut ont aussi été influencés par de nouvelles perturbations en Libye sur les sites de production et d'exportation de pétrole.

Selon Matt Smith de Schneider Electric, «des navires pétroliers sont empêchés d'accéder au terminal du port d'Hariga par d'anciens salariés».

Un groupe armé de la minorité Amazigh, qui observe un sit-in dans le terminal gazier de Millitah, dans l'ouest de la Libye, a par ailleurs annoncé mercredi soir qu'il fermait le gazoduc Green Stream livrant le gaz à l'Italie.

Des négociations entre les autorités libyennes et les protestataires qui bloquent les principaux sites pétroliers du pays traînent depuis plus de trois mois, faisant prolonger une crise qui a fait chuter la production d'hydrocarbures à 250 000 barils par jour (b/j), contre près de 1,5 mbj avant le déclenchement de la crise fin juillet, selon la Compagnie nationale de pétrole (NOC).