Le pétrole a nettement reculé mercredi à New York après l'annonce d'une hausse plus forte que prévu des stocks de brut américains, qui a relégué au second plan la décision de la Fed de maintenir ses aides à l'économie.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en décembre a abandonné 1,43 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour clôturer à 96,77 dollars.

Selon John Kilduff, spécialiste à Again Capital, «le pétrole s'accumule car il y a énormément de quantités produites».

En effet, pour la sixième semaine d'affilée, les stocks de pétrole brut ont augmenté aux États-Unis sur la semaine achevée le 25 octobre, a annoncé le département américain de l'Énergie (DoE) mercredi.

Les réserves de brut ont progressé de 4,1 millions de barils, à 383,9 millions. En un mois et demi, la hausse des stocks se monte à environ 28 millions de barils.

Un signe de mauvais augure pour la demande est en particulier le gonflement de 2,2 millions de baril des réserves de Cushing, dans l'Oklahoma, note Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report. Surveillées de près par les courtiers, elles atteignent désormais 35,5 millions de barils.

«Nous sommes dans une période creuse pour la demande, mais c'est toujours le cas à ce moment de l'année, cela va rebondir», ajoute l'expert.

En effet, les prix restent sous pression avant que les besoins en chauffage ne gagnent l'ensemble du pays, premier consommateur au monde d'or noir.

Pour John Kilduff, la demande subit aussi la morosité de l'économie américaine avec «des indicateurs récents médiocres notamment sur le moral des ménages et sur l'activité industrielle régionale».

À cet égard, la décision de la banque centrale américaine mercredi de maintenir ses aides massives «était attendue», affirme-t-il. Les injections de quelque 85 milliards de dollars par mois de l'institution ont tendance à encourager les investisseurs à pencher pour les actifs risqués, comme les matières premières.