Les cours du pétrole coté à New York se sont repliés jeudi, une hausse des stocks américains publiée par la fédération API et la panne prolongée de l'État fédéral provoquant des craintes sur la demande.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a clôturé en recul de 1,62 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 100,67 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a clôturé à 109,11 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,48 dollar par rapport à la clôture de mercredi.

Les prix du pétrole à New York ont failli passer sous les 100 dollars le baril en cours de séance, le jour même où les États-Unis sont parvenus à sortir d'une crise de plus de deux semaines portant sur le budget et la dette.

Cette crise a paralysé l'économie depuis le 1er octobre, renvoyant chez eux des centaines de milliers de fonctionnaires et ayant des effets secondaires jusqu'au secteur du tourisme.

«L'économie a souffert», laissant les investisseurs s'interroger sur l'ampleur de l'impact, a estimé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Selon l'agence Standard & Poor's, le blocage budgétaire à Washington va coûter 24 milliards de dollars à l'économie américaine.

Par ailleurs, le rapport de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) «a affaibli l'exubérance d'achats» alors que le baril s'était renchéri la veille, a remarqué Phil Flynn, de Price Futures Group.

L'API a montré une forte hausse de 5,9 millions de barils des stocks de brut américains lors de la semaine terminée le 11 octobre, un mauvais signe pour la consommation.

En revanche, les réserves de produits distillés (dont le fioul de chauffage et le gazole) et celles d'essence ont respectivement reculé de 1,3 et 2,2 millions de barils la semaine dernière, selon l'API.

Le prochain rapport officiel du département américain de l'Énergie sur les stocks de brut hebdomadaires devrait être publié mercredi prochain.

En attendant, l'horizon désormais dégagé sur le plan politique, les investisseurs ont pris en compte les apparentes avancées avec l'Iran sur son programme nucléaire, ce qui «ajoutait à la pression à la baisse», a noté Matt Smith, de Schneider Electric.

«Des responsables iraniens doivent rencontrer à nouveau des diplomates occidentaux à Genève début novembre (les 7 et 8, NDLR), alors que des progrès ont l'air d'avoir été faits pour calmer les ambitions nucléaires de l'Iran», a poursuivi l'expert.

Téhéran est accusé de chercher à développer du nucléaire à visée militaire, ce que le régime a toujours démenti, défendant son droit à se doter de nucléaire civil.

Des négociations ont eu lieu mardi et mercredi entre l'Iran et les «5+1» ( cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, États-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France, plus l'Allemagne).

L'Iran a donné des signes d'ouverture même si ceux-ci devront être traduits en actes pour attester du changement de politique défendu par le nouveau président Hassan Rouhani.

Sur le marché mondial du pétrole, cela pourrait se traduire par le retour d'un million de barils par jour, selon plusieurs analystes, si une levée des sanctions contre l'Iran était décidée.