Le prix du pétrole coté à New York a fini en baisse mardi, dans un marché calme, suspendu au sort de l'État américain et attentif aux négociations avec l'Iran sur son programme nucléaire.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a clôturé en baisse de 1,20 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 101,21 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a clôturé à 109,96 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 1,08 dollar par rapport à la clôture de lundi.

«Alors que les investisseurs sont anxieux de savoir si les élus vont voter un accord pour rouvrir les services publics et relever le plafond de la dette, les marchés sont restés calmes», note Timothy Evans, de la banque Citi.

La situation à Washington stagnait mardi, les élus n'étant toujours pas parvenus à un accord pour relever le plafond de la dette, nécessaire avant jeudi, et pour rouvrir les agences fédérales victimes de l'absence de crédits pour fonctionner. La Maison-Blanche a ainsi rejeté le dernier plan des républicains de la Chambre des représentants mardi.

Par ailleurs, selon l'expert de Citi, la baisse du prix du baril est concomitante au renforcement du dollar le même jour. Le pétrole, libellé dans la monnaie américaine, devient en effet plus coûteux pour les investisseurs munis d'autres devises lorsque le billet vert est plus fort, ce qui tend à faire baisser la demande, donc le prix.

La reprise des discussions à Genève, pour deux jours, avec le régime iranien sur son programme nucléaire met par ailleurs le baril sous pression, selon Matt Smith, de Schneider Electric: «Cela peut apaiser les tensions dans une région productrice de pétrole et pourrait faire concrètement augmenter le nombre de barils exportés d'Iran».

En cas de succès des négociations, les sanctions contre l'Iran, dont un embargo sur les exportations pétrolières, pourraient être levées, ce qui peut se traduire par le retour rapide d'un million de barils par jour sur le marché pétrolier mondial, selon des observateurs.

Les négociateurs disposent apparemment d'une «proposition» confidentielle de l'Iran dont ils doivent maintenant dire si elle suffira à concrétiser l'ouverture affichée par le nouveau président à Téhéran.

Les parties ont cependant convenu de ne pas donner d'informations sur cette proposition, a indiqué le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, selon lequel «les premières réactions ont été bonnes».

«Nous n'allons pas négocier ceci en public ou entrer dans les détails de ce qu'il y a dans leur proposition», a de son côté réagi le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney.

Du côté de l'offre, des éléments de tension persistent, pouvant limiter la baisse des prix, notamment «la fermeture de l'usine de Grangemouth, en Écosse, en raison d'une grève de 48h à partir de dimanche», remarque Timothy Evans.

Celle-ci «pourrait mettre en péril 45% de la production britannique de brut», selon l'expert, qui précise que la raffinerie produit 210.000 barils par jour et est reliée à une usine de transformation du groupe BP.

Mais dans le Dakota du Nord, aux États-Unis, la production de brut a atteint «un record» à plus de 900 000 barils par jour, fait encore valoir l'analyste.