L'Américain Alcoa est repassé dans le vert au troisième trimestre, dépassant les attentes de Wall Street grâce à des baisses de coûts, à un effet de change favorable, et malgré une baisse des prix de l'aluminium.

Le géant de l'aluminium, qui vient d'être exclu de l'indice boursier vedette DJIA, affiche un bénéfice de 24 millions de dollars contre une perte nette de 143 millions de dollars un an plus tôt à la même période, a-t-il indiqué mardi dans un communiqué.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action ressort à 11 cents, alors que les analystes tablaient en moyenne sur 6 cents.

Les comptes du groupe pour la période de juin à août comprennent 109 millions de dollars de coûts de restructuration.

Alcoa avait notamment annoncé en août des réductions de sa production aux États-Unis, où il va fermer une usine, et au Brésil.

Il avait décidé début 2012 de réduire ses capacités de production de 12%, ce qui avait notamment abouti à la fermeture d'une usine au Tennessee (sud des États-Unis) et de deux lignes de production sur six sur un site au Texas (sud). Cette année, il a aussi décidé d'arrêter des sites au Québec et en Italie.

Au troisième trimestre, le groupe a vu son chiffre d'affaires reculer de 1,2% à 5,77 milliards de dollars, à cause de la poursuite de la baisse des prix de l'aluminium. Là aussi, le groupe a fait mieux que prévu par les analystes qui misaient en moyenne sur 5,63 milliards.

Malgré le repli des ventes, Alcoa est revenu aux bénéfices grâce à une forte réduction de ses coûts sur un an (-5,6%). Le groupe met notamment en avant ses gains de productivité, qu'il évalue à 825 millions de dollars depuis le début 2013, soit «plus que l'objectif de 750 millions de dollars sur l'année».

L'action prenait 1,64% à 8,07 dollars vers 16h lors des échanges électroniques suivant la clôture de la séance officielle.

«Notre performance ce trimestre montre que le repositionnement de l'entreprise est sur la bonne voie», a commenté le PDG Klaus Kleinfeld.

Alcoa table toujours sur une croissance de 7% de la demande mondiale d'aluminium cette année. Elle devrait venir principalement de l'aérospatiale (+9-10%) grâce au développement de l'aluminium dans les avions, à l'instar du 787 de Boeing.

Le groupe s'attend aussi à une forte augmentation de la part d'aluminium dans les voitures dans les années à venir, et table sur une croissance de 4-5% de la demande de ce métal cette année.

Alcoa continue par ailleurs à «évaluer sa capacité de fonderie, à prendre des mesures sur ses usines aux coûts les plus élevés, et à tenir compte des perspectives de long terme de coûts énergétiques et de la réglementation», détaille le communiqué.

Il signale par ailleurs que ses discussions avec le gouvernement américain se sont poursuivies au sujet d'un litige lié à une vente d'alumine au fonds souverain de Bahreïn Alba.

Il ajoute qu'un accord amiable de 103 millions de dollars proposé par le groupe au département américain de la Justice et à la Commission des affaires boursières (SEC) pourrait donner lieu à «une charge supplémentaire qui pourrait aller jusqu'à 200 millions de dollars», afin de clore le litige. «Tout accord avec la SEC aurait un impact important sur les comptes du trimestre» concerné et le coût d'un tel accord serait étalé sur plusieurs trimestres dans les comptes du groupe, précise le communiqué.