Le prix du pétrole coté à New York a terminé en légère hausse vendredi, les investisseurs s'inquiétant des conséquences sur la production de brut d'une tempête tropicale dans le golfe du Mexique.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre s'est adjugé 53 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour s'établir à 103,84 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 109,46 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 46 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Les cours du brut «ont clairement été soutenus par l'approche de la tempête Karen qui, selon les projections, va s'abattre sur des zones importantes de raffinage et de production» dans le golfe du Mexique, d'où provient 20% de la production pétrolière américaine, indique Phil Flynn de Price Futures Group.

Elle s'approchait vendredi de l'embouchure du fleuve Mississippi et pourrait, selon les autorités, se transformer en ouragan lors de son passage sur certaines zones de la Louisiane ou de la Floride, a prévenu le centre américain de surveillance des ouragans (NHC).

Même si «personne ne s'attend à des dégâts majeurs sur les raffineries ou les plateformes en haute-mer», certaines entreprises «ont suspendu leurs opérations pour des raisons de précaution, ce qui va très probablement réduire l'offre dans les semaines à venir», explique Phil Flynn.

L'autre sujet majeur de préoccupation du marché est resté vendredi la persistance du blocage budgétaire au Congrès américain, qui force depuis mardi plusieurs centaines de milliers de fonctionnaires à rester en congés sans solde.

Le dialogue de sourds entre républicains et démocrates s'est poursuivi vendredi, les deux camps assurant être prêts à négocier mais rejetant la responsabilité de l'absence de discussions sur l'autre parti.

Les analyses concernant l'impact de cette impasse sur le marché de l'énergie étaient diverses.

Selon Phil Flynn, la fermeture partielle des services publics «peut, à court terme, affecter nettement la demande» de produits pétroliers.

Mais «au vu de l'incertitude sur les effets à moyen et long terme» de la paralysie du gouvernement, «il est très improbable que la Fed (la banque centrale américaine, NDLR) décide de ralentir prochainement ses mesures de soutien à l'économie», ajoute le spécialiste.

Pour Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion, le pétrole brut profite également de son statut d'actif tangible.

«Les gens sont tellement perplexes face à la situation, qu'ils ne savent plus quoi faire vis-à-vis des actions ou des obligations tant que l'impasse persiste», relève-t-il.

Ils sont d'autant plus désorientés que la diffusion initialement prévue vendredi du rapport mensuel sur l'emploi a été retardée. Or les marchés financiers s'appuient habituellement beaucoup sur cet indicateur pour choisir une direction.

Aussi «les investisseurs se tournent vers des actifs qui semblent avoir plus de substance, comme les matières premières, car ils savent qu'il y aura toujours de la demande», estime Carl Larry.

Les cours du brut ont par ailleurs bénéficié de la tendance à la hausse observée sur le marché des actions, selon Robert Yawger de Mizuho Securities USA.