Les prix du pétrole coté à New York ont terminé en baisse jeudi, les investisseurs craignant que la paralysie budgétaire aux États-Unis n'affecte durablement l'économie du premier consommateur d'or noir au monde.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a reculé de 79 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 103,31 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance a terminé à 109,00 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 19 cents.

Les discussions entre démocrates et républicains sur le budget des États-Unis semblaient encore dans l'impasse, obligeant quelque 900 000 fonctionnaires américains à subir leur troisième jour de congés forcés.

«Tout développement sur la situation de paralysie budgétaire aux États-Unis» est scruté par la majorité des marchés mondiaux, et «comme les négociations n'avancent pas, le pétrole reste sous pression», remarque Matt Smith, de Schneider Electric.

À ce sujet épineux se greffe maintenant de plus en plus clairement la question du relèvement du plafond de la dette: si d'ici au 17 octobre les parlementaires ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente, les États-Unis risqueront de se retrouver en défaut de paiement. Ce serait «sans précédent et potentiellement catastrophique», avec un impact plus grave que la crise financière de 2008, a averti dans un rapport jeudi le ministère des Finances.

Le baril de WTI a aussi effacé une partie du rebond de plus de deux dollars observé la veille à la suite de l'annonce de la mise en service plus tôt que prévu de la partie sud de l'oléoduc Keystone (de Cushing au Golfe du Mexique).

D'une capacité de 700.000 barils par jour, il devrait permettre de décongestionner le terminal pétrolier de Cushing, où le brut qui sert de référence au WTI s'est accumulé en 2012 et début 2013, pesant sur le prix du baril.

Mais cette annonce «n'a fait qu'officialiser une information déjà largement prise en compte par les investisseurs et la réaction du marché mercredi a été sur le coup un peu exagérée», selon David Bouckhout, de TD Securities.

«Cela a totalement relégué au second plan mercredi l'annonce d'une hausse des stocks de brut deux fois plus forte que prévu» aux États-Unis la semaine dernière, et «le marché semble réagir à ce chiffre aujourd'hui», ajoute le spécialiste.

La publication d'un recul plus prononcé que prévu de l'activité dans les services aux États-Unis en septembre, de mauvais augure pour la consommation énergétique, a aussi pesé sur les cours.

Un avis d'ouragan a par ailleurs été émis jeudi aux États-Unis pour une zone allant de Grand Isle en Louisiane (sud) à Indian Pass en Floride (sud-est), après la formation d'une tempête tropicale dans le golfe du Mexique.

Mais «on ne s'attend pas à ce que cet ouragan menace vraiment la production de pétrole en haute mer», relève David Bouckhout.