Le cours du pétrole coté à New York a terminé en nette hausse mercredi, malgré un rapport faisant état d'une hausse bien plus forte que prévu des stocks américains de brut la semaine dernière.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en novembre a gagné 2,06 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 104,10 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a terminé à 109,19 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,25 dollar par rapport à la clôture de mardi.

«La hausse des stocks américains aurait dû faire baisser les prix, mais le rapport (du département de l'Énergie, NDLR) a aussi fait état d'importations en hausse», a expliqué Carl Larry, de Oil Outlooks and Opinion.

Mais surtout, après avoir ouvert en baisse sous la pression d'une fermeture de la plupart des services publics américains depuis mardi, le WTI «est parti en territoire positif après que TransCanada a annoncé avoir presque terminé la construction de la partie sud de l'oléoduc Keystone KL», a fait valoir Tim Evans, analyste de la banque Citi.

Or, selon Adam Longson, de Morgan Stanley, le recul des réserves de brut à Cushing, dans l'Oklahoma, «ne peut qu'empirer avec l'addition de nouveaux oléoducs».

Surveillées de près par les courtiers, les réserves de brut à Cushing, où le pétrole sert de référence au WTI s'était accumulé jusqu'en début d'année, sont en recul sur un an (-25% à 32,8 millions de barils la semaine dernière).

L'oléoduc construit par le groupe canadien, d'une capacité de 700 000 barils par jour, devrait permettre de transporter davantage de pétrole, à un moindre coût, vers la côte du Texas, selon Tim Evans. «Mais cela n'augmente pas le volume de brut transformé ou utilisé par les consommateurs», a-t-il noté.

Les cours du brut se sont du coup montrés insensibles à la hausse des stocks pétroliers américains plus importante que prévu.

Selon les chiffres publiés mercredi par le département américain de l'Énergie, les réserves de brut ont progressé de 5,5 millions de barils lors de la semaine achevée le 27 septembre, alors que les analystes tablaient sur une hausse de 2,1 millions de barils.

Elles avaient déjà augmenté de 2,6 millions de barils la semaine précédente.

Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont, elles, baissé de 1,7 million de barils, à 129,2 millions de barils, soit plus que le recul de 600 000 barils attendu par les analystes.

Les stocks d'essence ont de leur côté enregistré une hausse de 3,5 millions de barils, à 219,7 millions, alors que les experts prévoyaient une baisse de 600 000 barils.

Ces données indiquent que «la saison creuse est arrivée», selon Phil Flynn, de Price Futures Group. En effet, la demande est traditionnellement moins forte durant la période de transition entre l'été, où la consommation est nourrie surtout par les déplacements en voiture, et l'hiver, où elle l'est par les besoins en fioul.