Le géant pétrolier français Total a confirmé lundi qu'il visait une production d'environ 3 millions de barils équivalent pétrole par jour en 2017, lors d'une journée investisseurs à Londres.

En 2015, Total table sur une production de 2,6 millions de barils par jour, contre 2,3 millions de barils l'an dernier.

Les objectifs de croissance du groupe devraient être soutenus par l'entrée en production d'une série de gisements, après celui de Kachagan au Kazakhstan, qui a démarré au début du mois, a expliqué le groupe dans un communiqué.

Parallèlement, Total dit vouloir poursuivre ses efforts en matière d'exploration pétrolière et gazière, avec le forage de «plus de 15 puits à forts enjeux» d'ici la fin de l'année prochaine, notamment dans le Golfe du Mexique, en Irak, au Brésil et en Angola.

Total a par ailleurs annoncé que le niveau de ses investissements allait baisser à partir de 2014 pour atteindre 24 à 25 milliards de dollars bruts à l'horizon 2015-2017 contre 28 à 29 milliards de dollars cette année.

«Nous arrivons à la fin d'une phase d'investissements intensifs», a déclaré le directeur financier du groupe, Patrick de la Chevardière, à des journalistes.

Les nouveaux projets et la baisse des investissements entraîneront une hausse de la trésorerie disponible du groupe qui devrait s'élever à 15 milliards de dollars avant dividende en 2017, a-t-il ajouté.

Le groupe s'est par ailleurs abstenu de relever le montant de son programme de cessions annoncé l'an dernier (portant sur 15 à 20 milliards de dollars d'actifs d'ici fin 2014), mais a indiqué qu'il allait probablement d'atteindre le haut de sa fourchette.

«Nous pensons être en bonne voie de remplir cet objectif et potentiellement d'être dans le haut de la fourchette, plus proches de 20 milliards que de 15», a précisé le directeur financier.

Le groupe est en effet déjà quasiment assuré d'atteindre le niveau plancher de 15 milliards de dollars grâce à des transactions déjà lancées, et son PDG Christophe de Margerie avait laissé entendre la semaine dernière que ce programme pourrait être augmenté.

Dans l'aval (raffinage et distribution de produits pétroliers), le groupe affirme que le rapprochement de ses activités de raffinage et pétrochimie commence à porter ses fruits, et que leur rentabilité «se rapproche de l'objectif de 13%» fixé pour 2015.

Dans cette division raffinage-chimie, le groupe a expliqué qu'il continuerait à adapter ses activités au déclin de la demande en Europe, qui l'a déjà conduit à fermer en 2010 sa raffinerie de Dunkerque (Nord) et à annoncer ce mois-ci la suppression d'ici à 2016 de 210 postes sur son site de Carling, en Moselle (Est de la France).

«Il est évident pour nous que la demande liée à la consommation (de produits pétroliers) décline. Nous avons fermé notre raffinerie de Dunkerque, et nous allons fermer le vapocraqueur (principale unité, NDLR) de Carling et adapter le site, c'est un processus continu d'adaptation de notre base industrielle à la demande», a justifié M. de la Chevardière.

Enfin, dans les stations-service, le groupe dit investir pour adapter ses positions en Europe et les étendre sur des marchés à forte croissance, en priorité en Afrique et au Moyen-Orient.