Le conflit syrien a déjà des répercussions importantes sur le prix du pétrole, mais si la situation s'envenimait et s'étendait aux pays alliés de la Syrie, le prix de l'essence à la pompe pourrait grimper de 40% à 50%.

C'est ce que croient plusieurs experts, dont le maître d'enseignement de l'École des Hautes études commerciales de Montréal, Germain Belzile.

Il rappelle que la Guerre du Golfe impliquant l'Irak de Saddam Hussein au début des années 1990 avait provoqué une flambée du prix du pétrole, qui avait augmenté de moitié, avant de rebaisser lorsque le conflit s'était terminé.

M. Belzile estime que la situation explosive actuelle en Syrie comporte des risques similaires. Si les pays amis de la Syrie, comme la Russie et l'Iran, se lançaient dans des représailles pour dénoncer une possible intervention militaire américaine, le pétrole pourrait être ciblé.

L'Iran, grand producteur, pourrait notamment réduire ses exportations et aussi bloquer le pétrole qui passe par le Détroit d'Ormuz, ce qui rendrait les approvisionnements vers l'Occident plus compliqués. La Russie produit par ailleurs 12% de la consommation mondiale.

Selon Jean-Thomas Bernard, professeur en économie à l'Université d'Ottawa, les marchés sont préoccupés par les événements qui se déroulent en Syrie. Il note que la Syrie n'est pas un grand producteur de pétrole, mais que le conflit pourrait avoir de graves répercussions s'il débordait sur les pays voisins.

Il souligne que l'incertitude actuelle est déjà suffisante pour faire monter le prix du pétrole. Une intervention militaire des États-Unis en Syrie, ajoute-t-il, provoquerait inévitablement une pression à la hausse sur le coût de l'essence.