Les prix du pétrole new-yorkais se sont repliés vendredi, pour la deuxième séance consécutive après avoir atteint un pic en deux ans cette semaine, alors que l'éventualité d'une intervention militaire en Syrie semblait plus circonscrite.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre, qui avait clôturé à 108,80 dollars la veille, a perdu 1,15 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 107,65 dollars.

À Londres également, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance, coté sur l'Intercontinental Exchange (ICE), a lâché 1,07 dollar, pour finir à 114,01 dollars.

Le WTI avait atteint mercredi son plus haut niveau depuis début mai 2011, terminant à 110,10 dollars.

«Il y a eu une ruée sur le marché dans la semaine, mais en l'absence de plus d'informations (sur une intervention en Syrie), les investisseurs se sont retirés», souligne Matt Smith.

Les investisseurs en profitaient également pour engranger quelques bénéfices à la veille d'un week-end de trois jours aux États-Unis, lundi étant férié en raison de la fête du Travail.

L'or noir s'était renchéri au vu de l'éventualité d'une intervention internationale imminente en Syrie en réponse à des attaques présumées à l'arme chimique du régime.

Le régime de Bachar Al-Assad est en effet accusé, notamment par Washington, d'avoir perpétré une attaque à l'arme chimique contre son peuple faisant 1429 morts dont 426 enfants près de Damas le 21 août.

La Syrie est un tout petit producteur de pétrole (quelques dizaines de milliers de barils de pétrole par jour), mais les marchés craignent qu'une intervention internationale ne déstabilise l'ensemble du Moyen-Orient, région clé pour le brut.

Mais faute de consensus entre les puissances occidentales ayant pu permettre de mener immédiatement de telles frappes militaires, le cours est reparti à la baisse.

«C'est certes étrange de voir un mouvement de ventes car une intervention militaire reste probable, mais il semble que ce sera plutôt une intervention contenue qu'une grosse opération sans limites dans le temps», indique M. Smith.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a en effet évoqué vendredi devant la presse une réponse militaire «ajustée» et qui ne serait pas «infinie» dans le temps, ciblée et sans troupes au sol, contre la Syrie.

Mais malgré le discours de John Kerry, le marché est resté calme «avant un long week-end», observe également Matt Smith.

Par ailleurs, le dollar continuait de se renforcer face à l'euro. Or un renchérissement du dollar a tendance à faire baisser le prix du baril car il pénalise les investisseurs munis d'autres devises.