Le groupe minier anglo-australien BHP-Billiton (BHP) a annoncé mardi un investissement de 2,6 milliards de dollars dans la potasse, un composant qui entre dans la fabrication des engrais agricoles.

Il va développer le site canadien Jansen Potash, en Saskatchewan, estimant que les perspectives à long terme pour ce composant étaient «convaincantes».

«Les investissements annuels à Jansen d'environ 800 millions formeront une partie importante du budget que le groupe consacre aux investissements et aux coûts d'exploration, et dont le montant total reculera à environ 16 milliards cette année», a déclaré le nouveau PDG de BHP Billiton, Andrew Mackenzie, qui a pris ses fonctions il y a quelques semaines.

BHP Billiton avait échoué en 2010 à s'emparer du groupe canadien Potash Corp [[|ticker sym='POT'|]], premier producteur de potasse au monde, en raison de l'opposition des autorités de la province de Saskatchewan, où Potash Corp a son siège.

Profits en baisse

BHP-Billiton a affiché un bénéfice en net repli sur l'exercice 2012-2013, pour la deuxième année consécutive, en raison d'une baisse des cours des métaux, d'où le besoin de se diversifier dans d'autres matières premières, dont la potasse.

Sur la période sous revue, close le 30 juin 2013, le géant minier a dégagé un bénéfice net de 10,88 milliards US, en recul de 29,5% par rapport à l'exercice précédent. Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient sur 12,9 milliards.

Son chiffre d'affaires a reculé de 8,7% à 65,97 milliards.

La baisse des cours des matières premières, et notamment du minerai de fer (-17% sur l'exercice) dont BHP est le 3e producteur mondial, a amputé de 8,9 milliards le bénéfice avant impôts et éléments exceptionnels, à 28,4 milliards, a-t-il indiqué.

«BHP Billiton a affiché des résultats robustes sur l'exercice 2012-2013, une période caractérisée par un ralentissement de la croissance mondiale et des marchés des matières premières volatils», a-t-il dit dans un communiqué.

Le groupe a réduit ses coûts de 2,7 milliards mais ces économies n'ont pas suffi à compenser la baisse des cours, selon BHP. Sa production annuelle a augmenté de 7% au total, mais la valeur de la production a reculé.

Le groupe s'attend à ce que l'offre abondante continue de peser sur les prix à court terme, mais l'équilibre devrait se rétablir «à terme».

«Le taux de croissance de la demande d'acier en Asie devrait ralentir car l'économie chinoise va vers un nouvel équilibre, un mouvement qui devrait encourager la demande pour d'autres métaux industriels, ainsi que les produits agricoles et de l'énergie», ajoute le groupe, qui voit dans l'Inde et l'Asie du sud-est «des sources significatives de croissance économique à long terme».

Les groupes miniers australiens ont bénéficié ces dernières années du boum sans précédent de la demande de matières premières, dont le minerai de fer et le charbon, en provenance notamment de la Chine.

Mais ils doivent à présent se préparer à une nouvelle phase, en raison du tassement de la croissance chinoise et des ratés de l'économie indienne, alors que l'offre a augmenté.

Début août, Rio Tinto, autre géant minier anglo-australien, a rapporté une chute de 71% (à 1,72 milliard) de son bénéfice net sur le premier semestre 2013, là aussi à cause de la baisse des prix des matières premières et du ralentissement de la demande chinoise.