Les cours du pétrole grappillaient quelques cents vendredi en fin d'échanges européens, soutenus par les tensions en Égypte, un pays au coeur de l'acheminement du brut d'Afrique du Nord et de la région du Golfe.

Vers 12h15, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 109,75 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 15 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre gagnait 4 cents, à 107,37 dollars.

Après avoir commencé la séance dans le rouge pour des raisons techniques (changement de contrat de référence), le Brent progressait vendredi en fin d'échanges européens.

«Les prix du pétrole sont marginalement en hausse dans un marché avec peu de volumes, les tensions en Égypte amplifiant la prime de risque géopolitique» sur les cours, expliquait Addison Armstrong, chez Tradition Energy.

Les affrontements entre des partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi et forces de l'ordre se poursuivaient à travers l'Égypte vendredi, deux jours après la répression de manifestants pro-Morsi ayant causé la mort de près de 600 personnes.

L'Égypte n'exporte que très peu de pétrole, mais dispose, en plus du canal de Suez, d'un important réseau d'oléoducs et se situe ainsi au coeur de l'acheminement du brut d'Afrique du Nord et de la région du Golfe.

«Étant donné que le canal de Suez est une voie d'acheminement importante pour le pétrole et pour les opérations militaires américaines au Moyen-Orient, il y a très peu de chance que l'Égypte, ou les États-Unis, en permettent la fermeture», tempérait toutefois Michael Hewson, de CMC Markets.

Le Brent était également soutenu par l'évolution de la situation en Libye, où le gouvernement a menacé jeudi soir de recourir à la force contre des agents de sécurité qui bloquent depuis plusieurs semaines des terminaux pétroliers.

La production pétrolière libyenne, qui s'établit à environ 1,6 million de barils par jour dans des conditions normales, était tombée fin juillet à 330 000 barils par jour et monte actuellement à 700 000 barils par jour.

De son côté, le WTI était limité dans sa hausse par des craintes d'une diminution des injections de liquidités de la banque centrale américaine (Fed), expliquait Phil Flynn, de Prices Futures Group.

La publication de bons indicateurs économiques américains vendredi alimentait en effet les spéculations que la Fed pourrait commencer à diminuer dès septembre ses injections de 85 milliards de dollars par mois destinées à stimuler la croissance américaine.