Le pétrole a peu évolué mercredi à New York, les investisseurs restant prudents après l'annonce d'un recul des stocks de brut aux États-Unis et face à la perspective d'un ralentissement des mesures de soutien à l'économie américaine.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre a grignoté 2 cents à 106,85 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a enregistré une hausse plus substantielle de 38 cents, pour s'établir à 110,20 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Il s'agit de son plus haut niveau depuis début avril.

Le marché s'est montré peu sensible à la chute plus forte que prévu des stocks pétroliers aux États-Unis, premier consommateur mondial d'or noir.

Les réserves de brut ont en effet diminué de 2,8 millions de barils lors de la semaine achevée le 9 août, selon les chiffres hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DoE) publiés mercredi, soit plus que le recul de 1,5 million de barils anticipé par les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires.

Mais «le marché s'attendait à un recul et même s'il est un peu plus important que prévu, cela n'a pas eu beaucoup d'effet», a observé l'analyste indépendant Andy Lipow.

Les investisseurs ont, selon lui, surtout prêté attention à la baisse deux fois plus forte qu'anticipé des réserves d'essence, très surveillées alors que la saison estivale des grands déplacements en voiture bat son plein.

Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont pour leur part augmenté de 2 millions de barils, soit plus que la hausse de 800 000 barils sur laquelle misaient les analystes.

Surveillées de près par les courtiers, les réserves de brut à Cushing (Oklahoma), où le pétrole qui sert de référence au WTI s'était accumulé en début d'année, ont poursuivi leur plongeon en reculant de 1,4 million de barils, à 38,5 millions de barils.

Le marché continue par ailleurs à être soutenu par «la perte d'approvisionnement en provenance du Moyen-Orient», selon M. Lipow.

«En Irak, les exportations ont été perturbées par des actes de sabotage sur plusieurs oléoducs, les exportations du Soudan du Sud sont toujours affectées par un désaccord avec son voisin du Nord et les exportations libyennes sont de nouveau touchées par des grèves sur des terminaux pétroliers», a détaillé le spécialiste.

Pourtant les cours se sont affichés en baisse pendant la majeure partie de la séance avant de se hisser juste au-dessus de l'équilibre à l'approche de la clôture car «il semble que le marché s'inquiète surtout de la perspective d'un ralentissement du soutien à l'économie» par la banque centrale américaine (Fed) dès septembre, a relevé Phil Flynn de Price Futures Group.

Les mesures de la Fed destinées à vivifier la croissance ont tendance à favoriser les investissements dans les actifs jugés risqués, comme les matières premières.

Le Brent semble parallèlement avoir plus profité que le WTI de signes d'amélioration de l'économie dans la zone euro, sortie officiellement de récession au deuxième trimestre.

La région a vu son produit intérieur brut (PIB) augmenter de 0,3% au deuxième trimestre après six trimestres consécutifs de repli, un chiffre de bon augure pour la consommation énergétique dans la zone.