Le cours du pétrole coté à New York a terminé en baisse lundi, reprenant son souffle après avoir atteint un plus haut en 16 mois et fragilisé par un indicateur décevant sur l'immobilier américain.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août, dont c'est le dernier jour de cotation, a lâché 1,14$ à 106,91$ sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a terminé à 108,15$, en hausse de 8 cents par rapport à la clôture de vendredi

L'accès de faiblesse du WTI «n'est pas surprenant», selon Carl Larry de Oil Outlooks and Opinion.

«Les prix du pétrole (américain) sont montés très haut récemment», grimpant jusqu'à 109,32$ vendredi en cours de séance, un plus haut depuis le 1er mars 2012, a-t-il relevé. Les investisseurs font une pause, engrangent des bénéfices.»

Ils sont d'autant plus prudents qu'un indicateur sur le marché de l'immobilier américain, particulièrement surveillé par les investisseurs, «est ressorti beaucoup plus faible que prévu», a-t-il ajouté.

Les ventes de logements anciens aux États-Unis ont de fait accusé un recul surprise en juin, baissant de 1,2% alors que les analystes avaient misé sur une hausse de 1,9%.

Les opérateurs craignent que ce chiffre soit le signe d'un ralentissement plus étendu de la reprise économique des États-Unis, de nature à freiner la consommation énergétique dans le pays, premier consommateur mondial d'or noir.

Cette inquiétude était renforcée par la publication avant la séance de résultats d'entreprises américaines en demi-teinte.

Autre raison pour les acteurs du marché de se placer en retrait : l'expiration du contrat pour livraison en août.

«C'est l'occasion pour beaucoup de courtiers de se retirer du marché en attendant de voir quelle direction prend le nouveau contrat», a remarqué M. Larry.

Le WTI avait pourtant entamé la séance en hausse, «tentant de retrouver sa stature de baril de référence au niveau mondial et du G20», le groupe des grands pays industrialisés et émergents, a remarqué Phil Flynn de Price Futures Group.

L'or noir américain, qui évoluait historiquement au-dessus du Brent en raison de sa qualité légèrement supérieure, souffrait depuis trois ans d'une décote à cause de l'engorgement à Cushing, dans l'État de l'Oklahoma, du brut servant de référence pour le WTI.

Mais des améliorations logistiques ont permis de faciliter le transport du brut vers les raffineries du golfe du Mexique et de revitaliser la commercialisation du baril américain, conduisant le cours du WTI à évoluer temporairement vendredi au-dessus du brut londonien pour la première fois depuis août 2010 et à terminer à la clôture juste 2 cents sous son concurrent.

Les investisseurs attendent désormais la publication mercredi du rapport hebdomadaire des autorités américaines sur les stocks de brut aux États-Unis pour voir si la baisse des réserves de pétrole à Cushing se confirme. Au cours des trois dernières semaines, les stocks de brut américains ont dégringolé de près de 27 millions de barils.