La Presse a interrogé Éric Prud'homme, porte-parole d'Enbridge au Québec.

Question: Est-ce que le produit qui circulera dans le pipeline renversé sera plus lourd et plus corrosif que celui qui circule actuellement?

Réponse: Non. Ce sera le même produit dans la majeure partie des cas. Il s'agit de pétrole léger, moyen ou lourd en provenance du Dakota-du-Nord, de la Saskatchewan et de l'Alberta. Mais les raffineries qui recevront le produit, Ultramar et Suncor, ne sont pas équipées pour raffiner du pétrole lourd pour l'instant.

Question: Pourquoi ajouterez-vous un produit pour diluer le pétrole?

Réponse: C'est pour permettre l'augmentation du volume transporté de 240 000 à 300 000 barils par jour sans augmenter la pression à l'intérieur du pipeline.

Question: La Ligne 9 est entrée en service il y a 38 ans. Quelle est la durée de vie d'un pipeline?

Réponse: Il n'y en a pas. Si l'entretien est fait adéquatement, un pipeline peut durer indéfiniment, de la même façon qu'une maison centenaire.

Question: Pourquoi offrez-vous de l'argent aux municipalités situées le long du pipeline? Espérez-vous acheter ainsi leur appui à votre projet?

Réponse: Non. Ce programme d'aide aux communautés existe depuis 2002 aux États-Unis et depuis 2008 au Canada. Il sert à aider les services d'incendies et les premiers répondants. Enbridge fait un suivi sur la façon dont l'argent est utilisé, il ne sert pas à donner les clés d'un 4x4 au maire de la ville pour l'influencer.

Question: Est-ce que le brut de l'Ouest pourrait être exporté en Europe, une fois rendu à Montréal?

Réponse: Les deux clients qui se sont engagés à acheter le pétrole, Ultramar et Suncor, ont une capacité qui dépasse les 300 000 barils par jour qui seront transportés par le pipeline. Il ne reste rien pour l'exportation.