Les cours du pétrole new-yorkais ont nettement reculé jeudi, se repliant après une envolée des prix du baril ces derniers jours et pâtissant d'un rapport de l'Agence internationale de l'Énergie qui prévoit un déséquilibre entre l'offre et la demande mondiales.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en août a perdu 1,61 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 104,91 dollars.

Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a terminé à 107,73 dollars, en baisse de 78 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Le prix du baril de WTI était sur une pente ascendante quasi continue depuis près de trois semaines, soutenu par la persistance des tensions au Moyen-Orient et notamment en Égypte, un important pays pour le transit du brut de la région.

Et propulsé par une très forte chute des stocks de brut aux États-Unis pour la deuxième semaine consécutive, le cours du pétrole new-yorkais a bondi de près de trois dollars mercredi, à son plus haut niveau en plus de quinze mois.

«Après une telle envolée, les gens veulent tout simplement tirer des bénéfices», a relevé James Williams, de WTRG Economics.

«Le marché semble avoir déjà pris en compte tous les facteurs haussiers du moment. Il apparaît difficile d'engranger de nouveaux gains dans l'immédiat», a souligné de son côté John Kilduff d'Again Capital.

De plus, l'Agence internationale de l'Énergie (AIE) a publié un rapport qui «renforce l'idée que les fondamentaux du marché sont fragiles», a remarqué Tim Evans, de Citi.

Signe positif, l'agence a revu à la hausse jeudi sa prévision de la demande mondiale cette année à 90,8 millions de barils par jour (mbj), en raison du froid inhabituel qui a régné dans de nombreux pays de l'OCDE au deuxième trimestre.

Mais «l'AIE estime également que la production des pays ne faisant pas partie de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) va augmenter plus que hausse de la demande», a-t-il expliqué.

Selon l'organisme, les pays hors OPEP devraient en effet accroître leur production de 1,3 mbj à un plus haut en 20 ans.

La demande ne devrait augmenter que de 1,2 mbj en 2014, pour atteindre 92,0 millions de barils par jour, a estimé l'agence énergétique des pays développés.

Par ailleurs, même si les investisseurs gardent à l'esprit qu'une détérioration de la situation en Égypte est possible à tout moment, «ils ne peuvent que constater que pour le moment, l'acheminement de pétrole via le canal de Suez ou l'oléoduc Sumed (reliant la Mer rouge à la Méditerranée) n'a pas été perturbé», a souligné M. Williams.

Autre facteur de nature à peser sur les prix: les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis ont augmenté davantage que prévu pendant la semaine achevée le 6 juillet.

Même si ce chiffre intervient après trois semaines de baisse et est relatif à une semaine traditionnellement volatile en raison de la Fête nationale du 4 juillet, il rappelle les fragilités de la reprise économique aux États-Unis.