La Cour constitutionnelle du Costa Rica a rejeté un recours introduit par la compagnie minière canadienne Infinito Gold pour tenter de revenir sur l'annulation d'un projet minier pour exploiter un gisement d'or dans le nord du pays.

«La Cour constitutionnelle a décidé à l'unanimité de rejeter le recours» car il concerne un dossier déjà clos, a indiqué mercredi un communiqué du pouvoir judiciaire.

Cette décision met un terme à un différend qui durait depuis des années entre l'entreprise et des mouvements écologistes au Costa Rica, opposés dès le départ au projet - connu sous le nom de Mine Crucitas - en raison, selon eux, de ses graves risques environnementaux, parmi lesquels la destruction d'une forêt primaire.

Industrias Infinito, filiale de Infinito Gold, avait obtenu en 2008 du président Oscar Arias (2006-2010) une concession pour exploiter une zone de 261 hectares à Crucitas, dont 191 abritaient la dernière forêt sèche du pays et qui aurait dû être abattue pour mener le projet à bien.

Mais en novembre 2011, après une intense mobilisation de défenseurs de l'environnement et de politiques, une décision judiciaire a ordonné au gouvernement d'annuler la concession, arguant des conséquences néfastes pour l'environnement et d'irrégularités dans l'octroi des permis d'exploitation.

Le projet prévoyait l'extraction d'un million de grammes d'or, représentant environ deux milliards de dollars.

«Ceci est la fin de 20 ans de lutte des communautés de la zone nord, que nous avons passés à combattre (le projet) et à demander un développement différent, pour éviter que soit détruite zone riche en or et en biodiversité», a déclaré à l'AFP le député écologiste Claudio Monge.

Plusieurs anciens responsables politiques et administratifs, dont l'ancien président Arias et son ministre de l'Environnement Roberto Dobles, font l'objet d'une enquête dans cette affaire.

Infinito Gold a menacé d'attaquer l'État costaricien et de lui réclamer jusqu'à un milliard de dollars de dédommagement.