Les prix du pétrole poursuivaient leur baisse jeudi à l'ouverture à New York, dans un marché prudent avant les chiffres hebdomadaires des stocks de brut aux États-Unis et inquiet pour la demande mondiale au lendemain de prévisions économiques maussades.

Vers 9h10, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet perdait 1,15 dollar à 91,98 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les prix du WTI «continuent à être pénalisés par la tendance baissière qui a prévalu (mercredi) sur le marché après la révision à la baisse des perspectives de la croissance mondiale par l'OCDE (l'Organisation de coopération et de développement économique), et particulièrement celles de la Chine», a relevé John Kilduff, de Again Capital.

Les experts de l'OCDE ont estimé que la croissance mondiale pour 2013 ne serait que de 3,1% contre 3,4% attendue précédemment, alors qu'en Chine, le deuxième consommateur de brut dans le monde, la croissance en 2013 devrait être inférieure aux attentes pour la deuxième année d'affilée.

Ces nouvelles maussades, qui nourrissent les craintes sur la vigueur de la demande énergétique de la planète, avaient provoqué une nette baisse des prix de l'or noir mercredi, de près de deux dollars, à New York et à Londres.

La frilosité des investisseurs était en outre accentuée dans la matinée par des statistiques mitigées aux États-Unis, le premier consommateur de brut au monde, qui faisaient douter de la solidité de la reprise économique du pays.

Les nouvelles inscriptions au chômage y ont en effet connu une hausse surprise de 2,9% pendant la troisième semaine de mai alors que les analystes prévoyaient une stabilisation, et la croissance américaine a été revue en légère baisse pour le premier trimestre, à 2,4% sur un an contre 2,5% initialement prévu.

Les opérateurs restaient aussi sur leurs gardes peu avant la publication du rapport hebdomadaire du Département américain de l'Énergie, dont la publication a été reportée à jeudi en raison d'un jour férié aux États-Unis en début de semaine.

Selon les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, les stocks de brut, qui s'étaient récemment élevés à des sommets depuis 1982, devraient avoir reculé de 400 000 barils sur la semaine achevée le 24 mai.

Les stocks de produits distillés (qui incluent le gazole et le fioul de chauffage) sont attendus en hausse de 200 000 barils, et ceux d'essence, très surveillés avant la période estivale des grands déplacements automobiles, devraient avoir diminué de 200 000 barils.