Les prix du pétrole ont ouvert en baisse mercredi à New York, dans un marché sur ses gardes avant la sortie des stocks hebdomadaires d'or noir aux États-Unis et une intervention très attendue du patron de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke.

Vers 9h10, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, perdait 25 cents à 95,93 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Les opérateurs attendaient dans la matinée la publication par le Département américain de l'Énergie des chiffres des réserves de brut aux États unis pour la semaine achevée le 17 mai, considérés comme un baromètre phare sur la demande du premier consommateur mondial de pétrole.

La fédération professionnelle API, qui publie ses propres statistiques, a fait état mardi soir d'une hausse de plus de 500.000 barils par jour la semaine dernière «en raison d'un ralentissement de l'activité des raffineries et d'une hausse des importations de brut», ont relevé les experts de Commerzbank.

«Ces chiffres pèsent sur les prix du WTI», ont-ils observé.

En effet, une grande partie du marché anticipait à l'inverse une baisse de ces stocks, qui ont atteint début mai leur plus haut niveau en au moins 31 ans, lorsque le département de l'Énergie a commencé à publier ses relevés hebdomadaires.

Les analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires estiment ainsi que les chiffres officiels des stocks américains de brut devraient avoir baissé de 600 000 barils.

Les stocks d'essence devraient pour leur part avoir baissé de 100 000 barils, tandis que les réserves de produits distillés pourraient s'être étoffées de 700 000 barils. Ces chiffres sont particulièrement scrutés alors qu'approche l'été, saison traditionnellement marquée par de grands déplacements en automobile.

Tous les regards étaient également tournés mercredi vers Washington, où le patron de la Fed devait s'exprimer dans la matinée devant une commission du Congrès américain, avant la publication en deuxième partie de séance des minutes de la dernière réunion de politique monétaire de l'institution début mai.

Outre ces minutes, «le discours de M. Bernanke signifie tout l'or du monde pour ce marché: il pourrait le faire bondir ou le faire décrocher», a commenté Phil Flynn, de Price Futures Group.

De nombreux investisseurs anticipaient que les propos du chef de la Fed fassent allusion à un éventuel ralentissement ou une fin de ses mesures exceptionnelles de soutien à l'économie américaine.

Or ce concours financier énorme stimule les achats d'actifs risqués, comme les matières premières et le brut, et tout coup de frein risquerait d'annoncer une baisse d'appétit des courtiers pour ce type d'investissement.