Parmi les grands producteurs d'or du Québec, seul Mines Agnico Eagle (T.AEM) aurait eu à payer la redevance maximale de 28% sur les «surprofits» selon le nouveau régime fiscal annoncé par le gouvernement provincial.

C'est ce que soutient Killian Charles, analyste du secteur aurifère pour Valeurs mobilières Industrielle Alliance. Ses calculs sont basés sur les résultats financiers de 2012 d'Agnico-Eagle, de Mines Aurizon et de Corporation minière Osisko.

«Je ne crois pas que le nouveau régime change beaucoup l'évaluation des producteurs d'or actifs au Québec et leur décision d'investissement. Le gouvernement a essayé d'atténuer le plus possible le coût du nouveau régime pour en limiter les impacts», a dit M. Charles à La Presse Affaires.

À partir de 2014, Québec appliquera d'abord une redevance minimale de 1% sur la première tranche de 80 millions de dollars de vente brute de métaux calculés mine par mine, suivie d'un taux de 4% sur le montant excédentaire. Pour aller chercher davantage, le fisc pourrait aussi privilégier une redevance variant de 16 à 28% sur les profits miniers, selon la marge bénéficiaire de la mine. Ainsi, au-delà d'une marge de 50%, le taux maximal de 28% s'appliquerait.

Selon M. Charles, la marge de profit des mines québécoises d'Agnico-Eagle a dépassé constamment les 50% en 2012, atteignant 75% au premier trimestre.

La marge de la nouvelle mine Canadian Malartic d'Osisko a fluctué de 5 à 18%, mais pourrait augmenter dans l'avenir. La marge de profit trimestrielle d'Aurizon s'est étalée entre 11 et 18%.

Le nouveau régime aurait haussé la facture d'impôt et redevances d'Agnico d'environ 11 millions US, à 56 millions US, sur des profits de 281 millions US et des revenus de 445 millions US l'année dernière.

Même son de cloche de Leily Omoumi, analyste minière à la Banque Scotia. Celle-ci perçoit un impact minimal du nouveau régime de redevances du Québec sur une société comme Osisko [[|ticker sym='T.OSK'|]]. Elle a toutefois fait passer la valeur présente nette de l'actif de la société de 7,23$ à 6,96$ l'action.

Toutefois, pour Christian Provencher, vice-président, opérations au Canada, d'Agnico-Eagle, le nouveau régime aura peu d'incidence à court terme. Cependant, des effets négatifs se feront sentir sur l'investissement à long terme et les nouveaux projets au Québec.

«Le Québec sera la seule juridiction parmi celles où nous faisons affaire qui surtaxera les profits et pénalisera l'efficacité», a expliqué M. Provencher à La Presse Affaires.