Le prix du pétrole coté à New York a continué à progresser lundi, le marché restant sur le qui-vive alors que des raids israéliens sur la Syrie font craindre une escalade des tensions dans la région, importante zone de production d'or noir.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin, qui avait déjà grimpé de 4,58 dollars au cours des deux séances précédentes, a augmenté de 55 cents pour s'établir à 96,16 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le marché pétrolier «a bénéficié des inquiétudes sur le Moyen-Orient avec la montée des tensions entre la Syrie et Israël», a remarqué Bill Baruch, de iiTrader.com.

Israël a lancé un raid dans la nuit de samedi à dimanche contre trois positions militaires au nord de Damas, au cours duquel au moins 42 soldats syriens ont été tués, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

C'est le deuxième raid mené en 48 heures en Syrie par l'État hébreu qui dit chercher à empêcher un transfert d'armes au Hezbollah libanais, selon un responsable israélien parlant sous couvert de l'anonymat.

«On parle maintenant d'une possible intervention militaire occidentale dans le conflit syrien, qui pourrait déclencher une possible escalade du conflit», ont remarqué les analystes de Commerzbank.

Mais les gains sur le marché du pétrole new-yorkais sont restés limités, car «comme il n'y a pas eu de réaction immédiate ni de la Syrie ni d'Iran autre que la rhétorique habituelle, les opérateurs estiment sans doute que la situation est pour l'instant contenue», selon John Kilduff, d'Again Capital.

De plus, «ni la Syrie ni Israël ne produisent ni n'exportent beaucoup de pétrole», a remarqué Tim Evans, de Citi. Et «la Syrie semble avoir déjà largement assez à faire avec sa propre opposition» pour répliquer à Israël, a-t-il ajouté.

La progression de la monnaie américaine face aux principales devises a également pesé sur les cours, en rendant moins attractifs les achats de brut libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres monnaies.

En début de séance new-yorkaise, les investisseurs ont de plus opéré des prises de profits suite à la forte avancée des cours observée en fin de semaine dernière.

La publication de nouvelles statistiques européennes moroses, comme la baisse des ventes de détail dans la zone euro de 0,1% en mars ou la poursuite de la contraction de l'activité privée dans la région en avril, «a aussi empêché les cours» d'avancer plus résolument, selon M. Flynn.