Le groupe américain de services pétroliers Halliburton (HAL) est passé dans le rouge au premier trimestre, en raison d'une lourde charge exceptionnelle liée à la marée noire dans le Golfe du Mexique, a-t-il annoncé lundi dans un communiqué.

Le parapétrolier annonce qu'il est engagé dans des discussions avec des particuliers, victimes de cette marée noire, pour tenter de parvenir à des accords à l'amiable.

«Nous essayons de régler ces différends à l'amiable parce que (...) nous pensons que c'est dans l'intérêt de nos actionnaires», a souligné le PDG Dave Lesar, cité dans le communiqué.

Il propose notamment aux plaignants des actions Halliburton et de l'argent comptant.

Les négociations sont à «un stade avancé», selon M. Lesar, ce qui a conduit le groupe à passer une provision de 637 millions de dollars au cas où elles aboutiraient.

A cette somme s'ajoute une charge de 191 millions de dollars passée au premier trimestre 2012.

Conséquence, Halliburton est tombée dans le rouge sur les trois derniers mois. Sa perte nette est de 18 millions de dollars, contre un bénéfice net de 627 millions à la même période un an plus tôt.

Halliburton était partie prenante de l'incident du puits Macondo, à l'origine de l'explosion sur la plateforme de BP Deepwater Horizon le 20 avril 2010. Cet accident a causé la pire marée noire de l'histoire des États-Unis.

Hormis cet élement exceptionnel, le groupe parapétrolier est dans le vert et a même dépassé les attentes des marchés.

En effet, le bénéfice ajusté par action, référence pour les investisseurs américains, ressort à 67 cents, soit 10 cents de plus que les 57 cents prévus par les analystes.

Son chiffre d'affaires est aussi ressorti meilleur qu'attendu par les marchés, à 6,97 milliards, en légère hausse de 1,5% sur un an.

A la Bourse de New York, le titre bondissant de 4,84% à 37,21 dollars dans un marché en hausse dans les changes électroniques précédant l'ouverture de la séance.

Halliburton a tiré profit de la baisse des prix des matières premières, notamment du coût de la gomme de guar, ce qui lui a permis d'améliorer considérablement ses marges en Amérique du Nord, a-t-il expliqué.

Le résultat opérationnel y a en effet crû de 30% contre un recul de 3% un an plus tôt, tandis que les marges du groupe s'y sont améliorées de 400 points de base, soit de 4% en pourcentage.

La gomme de guar, un épaississant souvent utilisé dans l'industrie alimentaire, est employée par l'industrie pétro-gazière dans la composition des liquides de fracturation hydraulique, la technologie utilisée pour libérer le gaz et pétrole de schiste.

Halliburton, qui constate une «intensification» de l'activité, a aussi enregistré une augmentation de son chiffre d'affaires dans les pays émergents, notamment en Chine, en Australie et en Arabie saoudite.

C'est aussi le cas en Amérique latine, au Brésil notamment, malgré des coûts inattendus dus à des indemnités de licenciement qu'il a dû verser en Argentine.

«Pour toutes ces raisons, nous nous attendons à ce que les marges continuent de progresser tout au long de l'année», a indiqué Dave Lesar, se voulant optimiste. Il table sur une marge située entre 15 et 20% cette année.