L'or poursuivait sa chute lundi et s'inscrivait à son plus bas niveau depuis plus de deux ans, tandis que les autres matières premières dégringolaient, dans un marché plombé par le ralentissement de la croissance chinoise.  

Après avoir lâché plus de 90$ entre mercredi et vendredi et être tombé vendredi sous la barre des 1500$, l'once d'or est passée lundi sous le seuil des 1400$ en atteignant vers 11h10 1355,79$, son plus bas niveau depuis le 14 février 2011.

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Vers 11h30, l'once de métal jaune restait cantonnée sous ce seuil, à 1371,03$.

«Le bain de sang sur le marché des matières premières qui avait commencé vendredi a accéléré au début de cette nouvelle semaine», n'hésitait pas à dire Kathleen Brooks de Forex.com.

«Les investisseurs se détournent clairement de l'or, se servant du cours pour justifier une sortie de leurs positions et récupérer leurs capitaux», abondait David White, courtier chez Spreadex.

Les marchés mondiaux et en particulier ceux de l'or et des matières premières étaient refroidis lundi par l'annonce d'un ralentissement de la croissance chinoise au premier trimestre à 7,7% en rythme annuel, un résultat inférieur aux attentes qui ravivait les inquiétudes des analystes sur les fragilités de la deuxième économie mondiale.

Mais avant même la publication de ce PIB chinois décevant, le métal jaune décrochait brutalement depuis mercredi et la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed indiquant que ses membres avaient discuté d'une réduction à partir de l'été des rachats d'actifs de l'institution.

Ces rachats se traduisent par des injections massives de liquidités et diluent la valeur du dollar, ce qui contribue à rendre plus attractifs les achats d'or.

Globalement, «des facteurs fondamentaux pèsent sur le métal précieux: une croissance terne aux États-Unis et en Chine, les faibles pressions inflationnistes de par le monde et les craintes de voir des pays fortement endettés, comme Chypre, vendre leur or pour payer leurs créances», énumère Kathleen Brooks.

L'île méditerranéenne compte en effet vendre une partie de ses réserves d'or pour 400 millions d'euros, dans le cadre de son plan de sauvetage.

«Alors que certains des plus gros détenteurs d'or du monde, les États-Unis, le Japon et l'Italie, sont très endettés, les marchés pourraient s'inquiéter d'une vente massive d'or par les banques centrales durant les années à venir», soulignait l'analyste de Forex.com.

Entraîné dans le sillage du métal jaune, auquel il est considéré comme une solution meilleur marché par les investisseurs, l'argent est tombé lundi à 23,02$ l'once, au plus bas depuis fin octobre 2010.

Baromètre des métaux industriels, le cuivre chutait également lundi, tombant même à 7085$ la tonne, son niveau le plus faible depuis fin octobre 2011, sur fond de craintes d'une demande chinoise dans les mois à venir moins forte qu'escompté, notait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les cours de l'or noir étaient également lourdement pénalisés par les inquiétudes sur le ralentissement de la croissance économique mondiale et les risques qu'elle représente pour la demande de brut.

Le baril de Brent de la mer du Nord échangé à Londres a glissé jusqu'à 100,02$, son plus bas niveau depuis le 12 juillet 2012, tandis que le baril de «light sweet crude» (WTI) new-yorkais tombait à 87,86$, son niveau le plus faible depuis près de quatre mois.