Les cours du pétrole ont creusé leurs pertes jeudi à New York après une dégringolade la veille, dans un marché saisi d'une grande anxiété à la veille de la publication de chiffres mensuels sur l'emploi aux États-Unis.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a glissé de 1,19 $ à 93,26 $, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Après avoir subi des pertes spectaculaires, de près de trois dollars des deux côtés de l'Atlantique mercredi, les cours de l'or noir ont poursuivi leur chute jeudi, en réaction aux inquiétudes croissantes des opérateurs concernant la demande en brut du premier consommateur mondial.

«Tout le monde se positionne avant le rapport mensuel sur l'emploi et le chômage» américains à paraître vendredi, a relevé Tariq Zahir, de Tyche Capital Advisors.

Ce rapport officiel sur l'emploi est considéré comme un baromètre de la vigueur économique du pays, premier consommateur de brut dans le monde.

Or, «des chiffres terribles sur les inscriptions au chômage jeudi n'ont fait qu'accélérer la pression (au lendemain) de l'enquête ADP» qui a montré mercredi un fort ralentissement des embauches dans le secteur privé en mars aux États-Unis, a noté Matt Smith, de Schneider Electric. «Ils sont de très mauvais augure».

Pour la troisième semaine de suite, les nouvelles inscriptions au chômage ont augmenté contre toute attente aux États-Unis dans les derniers jours de mars, et ont atteint leur niveau le plus élevé depuis fin novembre.

Or, la fermeture vendredi dernier à la suite d'une fuite d'un oléoduc transportant quelque 90 000 barils par jour de brut canadien du nord (Illinois) au sud des États-Unis, vers les raffineries du golfe du Mexique, au Texas, «a créé les conditions en début de semaine d'une forte chute des prix», a estimé Jason Schenker, de Prestige Economics.

En effet, cela laissait anticiper un engorgement croissant des réserves de brut, et l'annonce mercredi par les autorités américaines d'une nouvelle hausse des stocks la semaine passée, à leur plus haut niveau depuis juillet 1990 aux États-Unis, «a précipité ce recul», a-t-il noté.

En effet, la surabondance d'or noir dans le pays est un indicateur peu encourageant sur les perspectives de demande énergétique du géant américain.