Les cours du pétrole évoluaient en baisse mardi à New York dans la matinée, plombés par des craintes pour la demande après une série de problèmes logistiques dans les installations pétrolières aux États-Unis et des données économiques décevantes des deux côtés de l'Atlantique.

Vers 9h20, le baril de brut pour livraison en mai glissait de 96 cents à 96,11 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

Un ensemble de facteurs baissiers pesait sur les cours de l'or noir à New York mardi et suscitait des craintes concernant la vigueur de la demande en brut aux États-Unis.

D'une part, la fermeture vendredi aux États-Unis de l'oléoduc Pegasus du géant pétrolier ExxonMobil à la suite de la découverte d'une fuite dans l'Arkansas «accentue les problèmes d'acheminement du pétrole» dans le pays, a relevé l'expert Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

En effet, la fermeture de cet oléoduc qui transporte plus de 90 000 barils par jour de brut canadien de l'Illinois (nord) au Texas (sud), vers les raffineries du golfe du Mexique, risque d'aggraver encore la situation d'engorgement des réserves d'or noir aux États-Unis.

Ces stocks ont atteint il y a quelques mois des niveaux historiques à Cushing, le principal terminal pétrolier du pays, même si l'augmentation des capacités de l'oléoduc Seaway depuis le début de l'année devrait aider à plus long terme à normaliser la situation.

D'autre part, «la nouvelle d'un départ de feu dans une raffinerie de Tulsa, dans l'Oklahoma, laissait anticiper une demande encore plus faible de brut américain» à court terme, a ajouté M. Lipow.

Côté indicateur, «les gros titres sur le chômage record dans la zone euro en février», avec plus de 19 millions de personnes touchées et un taux à 12,0%, «sur fond de récession persistante», n'aidaient pas les courtiers américains à regagner confiance vis-à-vis de la reprise économique européenne, a noté Matt Smith, de Schneider Electric.

Dans ce contexte, «il étonnant que les marchés européens (fermés jusqu'à la veille en raison d'un long week-end pascal) ne dégringolent pas», a-t-il noté.

Pourtant, «ces chiffres sont de très mauvais augure pour la demande tant en Europe qu'aux États-Unis, quand l'on sait à quel point ces deux économies sont liées», a remarqué Andy Lipow.

Le recul plus prononcé que prévu de l'activité des industries manufacturières aux États-Unis en mars, annoncé la veille, continuait également à peser selon lui.