Se disant incapables de conclure une entente négociée avec l'Iron Ore of Canada (IOC), deux communautés innues de la Côte-Nord intentent une poursuite de 900 millions contre la minière, filiale du géant australo-britannique Rio Tinto.

Dans une requête déposée lundi en Cour supérieure à Montréal, les Innus de Uashat, Mani-Utenam et Matimekush-Lac John allèguent que les vastes installations d'IOC et de la Compagnie de chemin de fer du littoral nord du Québec et du Labrador, construites à partir de 1950, violent leurs droits ancestraux.

La somme de 900 millions représente les profits qu'IOC a tirés de ces installations depuis 1954, d'après les calculs des Innus.

Les autochtones demandent en outre au tribunal de rendre une ordonnance d'injonction permanente forçant l'entreprise à cesser ses activités.

Les installations d'IOC ont récemment été agrandies au coût de 732 millions.

Mercredi, en conférence de presse à Montréal, Mike McKenzie, vice-chef de Uashat Mak Mani-Utenam, et Réal McKenzie, chef de Matimekush-Lac John, ont soutenu avoir négocié avec IOC pendant deux ans sans pouvoir en arriver à un accord.

Les communautés ont pourtant réussi à s'entendre avec les minières ArcelorMittal, Cliffs Natural Ressources, Tata Steel, New Millenium Iron et Labrador Iron Mines. Certains de ces accords prévoient des indemnités financières pour compenser les répercussions des activités minières sur les Innus.

Trois entreprises sont actionnaires d'IOC: Rio Tinto (participation de 58,7%), Mitsubishi (26,2%) et Labrador Iron Ore Royalty Corporation (15,1%).