Le député de Québec solidaire Amir Khadir a déclaré jeudi que les péquistes font preuve d'autant de complaisance que les libéraux envers les sociétés minières.

M. Khadir a soutenu que la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, manque de rigueur lorsqu'elle se fie aux entreprises minières pour connaître la quantité de minerai extrait de leur exploitation.

«Ces entreprises, elles sont reconnues internationalement pour être très habiles pour cacher leurs profits, a-t-il dit en point de presse. Puis un des moyens de cacher le profit, c'est de cacher le tonnage.»

M. Khadir a expliqué qu'il faudrait plus de personnel, notamment des inspecteurs, pour établir le tonnage de minerai qui sort du sous-sol québécois.

Le député a fait part de ses observations au lendemain de la publication d'un rapport indiquant que le gouvernement n'a toujours pas effectué d'analyse sur les principaux coûts et bénéfices liés à l'exploitation minière, malgré une demande formulée par le Commissaire au développement durable en 2009.

En Chambre, Mme Ouellet a affirmé qu'en vue d'un forum sur les redevances minières, elle avait obtenu les données sur le tonnage des entreprises.

La ministre a aussi affirmé qu'elle souhaite rendre ces informations publiques, tout comme les redevances versées par les minières.

«Le ministère a l'ensemble des informations concernant le tonnage, concernant les redevances payées et l'ensemble des informations qui sont des informations qui sont vérifiées par les vérificateurs de chacune des entreprises, a-t-elle dit. Et les employés du ministère font également leur travail, et nous allons analyser l'ensemble de ces dossiers-là en fonction des taux de rendement des entreprises.»

Pour M. Khadir, Mme Ouellet perpétue les pratiques des libéraux.

«Les libéraux étaient très d'accord avec ça, que ce soient les minières qui leur rapportent combien de tonnes sortent du sous-sol, a-t-il dit. Puis elle continue à dire: «C'est bien correct. Je vais me fier sur eux'.»

M. Khadir a aussi critiqué un récent assouplissement des conditions d'exploitation de la mine d'or d'Osisko à Malartic.

Selon le député, le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Yves-François Blanchet, a trop facilement cédé aux demandes de l'entreprise, qui a récemment obtenu une autorisation pour procéder à des dynamitages plus longs.

«Pourquoi la même complaisance, a-t-il demandé. On a appris que le ministre du Développement durable, M. Blanchet, s'est fait encore le complice de la mine d'Osisko.»

M. Khadir a déclaré que cette situation découle du fait qu'Osisko a revu à la hausse son volume de tonnage extrait, après les audiences du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).

«À quoi ça sert le BAPE si un développeur vient présenter son projet, décrit les cadres et les règles dans lesquels il va opérer, puis ensuite, à chaque fois qu'il ne peut pas rencontrer ses obligations, il demande au ministre, puis le ministre change la loi, change le règlement pour lui permettre de dépasser les normes ou ce qui avait été entendu», a-t-il dit.

Mercredi, M. Blanchet s'était défendu d'avoir plié devant la minière en soutenant qu'il n'avait en fait accepté qu'une seule de ses nombreuses requêtes.