Le PDG de Résolu, Richard Garneau, et celui de Tembec, Jim Lopez, ont dénoncé récemment l'aide gouvernementale accordée à certains de leurs concurrents, comme Papier White Birch. Ces subventions permettent à des usines de survivre artificiellement et déséquilibrent le marché, déplorent-ils.

Toutes les entreprises du secteur des pâtes et papiers profitent pourtant des fonds publics à un moment ou un autre, y compris Résolu et Tembec.

Résolu, par exemple, vient d'obtenir un autre contrat de vent d'électricité à Hydro-Québec pour son usine de Dolbeau, ce qui lui permettra d'arrondir ses fins de mois. Tembec, à son usine de Témiscaming, a aussi conclu un contrat du même genre avec Hydro-Québec et Investissement Québec lui a consenti un prêt de 75 millions de dollars pour moderniser cette usine.

Investissement Québec a aussi donné un coup de main à Fortress, pour relancer une usine fermée à Lebel-sur-Quévillon. Même Domtar a pu contribuer à mettre au point un nouveau produit, la nanocellulose cristalline, grâce à l'aide gouvernementale.

Aider les entreprises à se moderniser n'est pas la même chose que les empêcher de fermer. À Québec, les propriétaires de White Birch menaçaient de mettre la clé sous la porte. L'éventualité d'une perte de 600 emplois a aidé le gouvernement à prendre une décision, surtout à la veille d'une échéance électorale, comme c'était le cas l'an dernier. Mais la ligne est souvent mince entre une demande d'aide pour empêcher une usine de fermer et une demande de subvention pour moderniser une usine en laissant entendre que sans modernisation, ce sera la stagnation et éventuellement la mort de cette usine.

Les entreprises du secteur de la forêt, qui ont beaucoup d'employés dans les régions, ont beaucoup de pouvoir sur les gouvernements quand elles réclament de l'aide. Et elles s'en servent, tant pour assurer leur survie que quand vient le temps de se moderniser.