BP (BP) a vu ses profits fondre l'an dernier sous l'effet de l'amende record payée aux États-Unis pour la marée noire de 2010 et de ventes d'actifs, mais le géant pétrolier britannique est encore loin d'être tiré d'affaire alors qu'un procès au civil commence à la fin du mois.

BP a annoncé mardi que son le bénéfice net de BP a été divisé par plus de deux l'an dernier à 11,582 milliards de dollars contre 25,7 milliards en 2011. Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net a fondu à 1,618 milliard contre 7,685 milliards un an plus tôt.

Le bénéfice ajusté - qui exclut les changements de valeur des stocks d'hydrocarbures - a chuté de son côté à 11,993 milliards en 2012 contre 23,9 milliards.

Cette chute des profits du groupe est due en grande partie à 5 milliards de dollars de provisions liées au règlement de la marée noire de 2010 dans le Golfe du Mexique.

Meilleurs qu'attendus par les analystes, ces résultats étaient bien reçus et BP prenait 1,39% à 468,4 pence à la Bourse de Londres vers 10H05 GMT (5h05 au Québec) dans un marché en hausse de 0,30. Bonne nouvelle pour les actionnaires, BP a augmenté son dividende à 9 cents par action contre 7 cents, un an plus tôt.

En novembre, BP et le gouvernement américain étaient parvenus à un accord dans le cadre duquel le groupe britannique s'est engagé à payer plus de 4,5 milliards de dollars et a reconnu sa culpabilité en échange de l'abandon des poursuites pénales fédérales.

Jusqu'à présent, le montant des provisions passées par BP pour régler cette catastrophe a atteint 42,2 milliards de dollars.

L'explosion le 20 avril 2010 de la plateforme Deepwater Horizon, à 80 kilomètres au large de La Nouvelle-Orléans dans le sud des États-Unis, avait fait onze morts et répandu des centaines de millions de litres de brut dans le Golfe du Mexique jusqu'à la fermeture du puits quatre mois plus tard.

Les résultats de BP ont également été pénalisés par une baisse de sa production de 5,7% l'an dernier à 2,319 millions de barils par jour sous l'effet de cessions d'actifs.

Le groupe a atteint son objectif en vendant près de 38 milliards de dollars d'actifs, destinés à couvrir les coûts de la marée noire. Il a également vendu à Rosneft sa part dans TNK-BP.

«Nous avons franchi de nombreuses étapes en 2012, en repositionnant BP grâce à des cessions et de nouveaux projets, ce qui met en place de solides fondations pour la croissance à long terme», a déclaré le directeur général du groupe, Bob Dudley.

BP est toutefois encore loin d'être tiré d'affaire et prévient que le montant total qu'il devra payer pour régler la marée noire est encore marqué par «une incertitude significative».

«BP a fait beaucoup de progrès durant l'année mais est encore loin d'être au bout de ses peines» car «le spectre de l'imminent procès jette de l'ombre sur les perspectives», résumé Richard Hunter de Hargreaves Lansdown Stockbrokers.

Le groupe doit en effet comparaître le 25 février devant un tribunal de La Nouvelle-Orléans pour un procès au civil qui pourrait lui coûter jusqu'à 18 milliards de dollars supplémentaires s'il était reconnu coupable de négligence.

BP indique être «préparé à régler les plaintes restant au civil» mais «seulement dans des termes raisonnables».

Par ailleurs, revenant sur la prise d'otages sanglante dont le site algérien d'In Aménas, opéré par BP, Statoil et Sonatrach, a été le théâtre en janvier, le groupe indique qu'il entend «reprendre les activités dès que la sécurité le permettra» et assure qu'il «reste engagé en Algérie» où il est implanté depuis plus de 60 ans.