La société américaine Cliffs Natural Resources (CLF) a confirmé qu'elle avait payé trop cher pour acheter la société minière québécoise Consolidated Thompson, en 2011.

C'est l'avis de l'analyste Tony Robson, de BMO Marchés des capitaux, qui n'était pas surpris de voir Cliffs annoncer hier une radiation de 1 milliard de la valeur de la mine de fer du lac Bloom, près de Fermont.

Au début de 2011, Cliffs avait déboursé 4,9 milliards pour mettre la main sur Consolidated Thompson et sa mine de fer fermontoise. Mais Cliffs, qui possède aussi la mine Wabush, au Labrador, perd de l'argent avec ses deux mines canadiennes. Les coûts sont encore trop élevés à Fermont.

L'annonce de Cliffs n'est pas une surprise. La société, endettée et en mal de liquidités, avait annoncé en novembre qu'elle suspendait pour au moins un an une importante phase d'expansion à la mine du lac Bloom, pourtant toujours considérée comme l'actif d'avenir de la société.

La radiation de 20% de la valeur d'un tel actif est de mauvais augure, selon l'analyste Anthony Rizzuto, de la firme new-yorkaise Dahlman Rose&Co. «Nous avons vu et nous nous attendons encore à d'autres radiations dans les autres sociétés minières diversifiées, mais pas dans le secteur du minerai de fer, le noyau de leurs activités, comme c'est le cas ici pour Cliffs.»

Cliffs s'attend aussi à devoir inclure à ses prochains résultats trimestriels une charge spéciale de 100 à 150 millions liée à ses activités de production du fer dans l'est du Canada. Elle a aussi annoncé d'autres radiations et provisions pour taxes totalisant 900 millions US.

Le titre de Cliffs (CLF) a lâché 3,2% à la Bourse de New York, pour terminer la journée de jeudi à 36$ US. Cliffs détient 75% de la mine du lac Bloom. L'aciériste chinois WISCO détient l'autre portion.