Malgré l'incertitude économique et les soubresauts des prix des métaux en 2012, la course aux ressources continue et le monde minier poursuit sa période d'effervescence. Tant les sociétés minières que les gouvernements, au Québec comme ailleurs, tentent de trouver les équilibres pour gérer cette chasse aux métaux. Tournée de la planète minière, qui continuera de tourner fort en 2013.

Il y a bien eu une certaine hésitation en 2012, avec la demande occidentale vacillante et les interrogations sur l'économie chinoise. Des sociétés minières ont certes réduit le rythme des investissements, mais un fait demeure: sur chaque continent, des dizaines de milliards sont toujours investis dans des projets miniers, du fer à l'or en passant par la potasse ou des métaux dont on avait presque oublié l'importance, comme les terres rares.

Que ce soit en Arctique, en Amazone ou dans les Andes, les sociétés minières continuent de repousser les frontières de l'exploitation minière. Car l'appétit de métaux de la Chine - et celui des autres pays émergents - continue de croître.

Gérer la formidable croissance de la demande continue d'être un défi colossal pour tous les acteurs. Ce printemps, le gouvernement du Québec entend trouver de nouveaux équilibres dans son régime de redevances et son cadre légal pour le développement minier, alors que les compagnies ont l'oeil sur le vaste Nord inexploré.

Partout, les populations exigent davantage de retombées de l'exploitation minière. L'Australie n'y échappe pas et a mis en place une controversée taxe sur le «surprofit», qui a inspiré le Parti québécois. En même temps, certains gouvernements sont prêts à ne pas exiger de redevances afin d'attirer des sociétés et des investisseurs.

Pour les sociétés minières, le jeu est aussi complexe. Elles doivent naviguer avec une forte volatilité des prix à court terme, tout en prévoyant l'offre à long terme. Mais les coûts pour les nouvelles mines ou les expansions explosent: la main-d'oeuvre qualifiée est rare, le prix des matériaux augmente en même temps que le prix des métaux, et les infrastructures nécessaires pour servir les projets (massifs et éloignés) sont de plus en plus imposantes.

Comme au Québec, des gouvernements songent d'ailleurs à soutenir l'industrie pour construire des infrastructures de transport. Mais dans l'Amazone, on s'inquiète de l'impact de la multiplication de ces infrastructures dans un milieu écologique sensible.

Il y a toujours des équilibres à trouver. En Inde, l'industrie du minerai de fer a été prise en grippe par les tribunaux après quelques dérapages. En Afrique du Sud, les travailleurs demandent de meilleures conditions.

Dans ce contexte, parions que l'exploitation minière fera encore grand bruit en 2013.