Les prix du pétrole perdaient du terrain lundi en cours d'échanges européens, alors que le marché reprenait son souffle après ses gains de la semaine précédente, miné de surcroît par un renforcement du dollar qui rendait moins attractifs les achats d'or noir.

Vers 11H20 GMT (6h20 heur du Québec), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février valait 110,96 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 35 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le baril de brut pour la même échéance cédait 32 cents à 92,77 dollars.

«Les prix du brut commencent la semaine sur une note négative, dans le sillage d'un accès de faiblesse des places boursières» asiatiques et européennes, soulignait Myrto Sokou, analyste du courtier Sucden.

«En l'absence de publication de statistiques économiques majeures, les fluctuations sur le marché des changes fournissent une direction aux prix du pétrole», ajoutait-elle, notant que le renforcement du dollar face aux principales devises «pèse sur le moral des opérateurs et limite les achats d'actifs risqués» comme l'or noir.

La perspective de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) mettre fin plus tôt que prévu à ses mesures d'assouplissement monétaire, après le contenu prudent des minutes publiées jeudi de la dernière réunion de l'institution, contribue à doper le billet vert, ce qui rend moins attractifs les achats de brut, libellés en dollars, pour les investisseurs munis d'autres devises.

Les mesures de soutien de la Fed à l'économie américaine, via des injections de liquidités, conduisent à diluer la valeur du dollar mais aussi à stimuler les investissements dans les matières premières, d'où les inquiétudes des marchés face à un possible changement de politique de la banque centrale.

Par ailleurs, l'annonce vendredi d'une modeste progression des créations d'emplois aux États-Unis en décembre n'a pas suffi à soutenir les cours du pétrole, affaiblis par des chiffres contrastés sur la demande pétrolière du pays, ont par ailleurs indiqué les analystes de Phillip Futures.

Le Département américain de l'Énergie (DoE) a en effet fait état d'une forte baisse, de plus de 11 millions de barils, des stocks américains de brut sur la dernière semaine de 2012, mais aussi de nettes augmentations des réserves de produits raffinés, de nature à alimenter les craintes sur la consommation du pays.

Selon le DoE, les stocks de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage), très surveillés durant l'hiver, ont augmenté de 4,6 millions de barils sur la semaine achevée le 28 décembre et les réserves d'essence de 2,6 millions de barils, plus que ce à quoi s'attendaient les analystes.