Après une année d'embûches dans ses activités et de recul boursier, Osisko s'approche du tournant qui lui redonnera sa vigueur sur les marchés, d'après Steve Parsons, analyste à la Financière Banque Nationale.

Dans un contexte où les flux de trésorerie disponibles sont devenus ce qui compte le plus aux yeux des investisseurs, Osisko «devrait être bien en vue sur les écrans radars des investisseurs», estime M. Parsons dans son rapport initial sur la société montréalaise, publié à la mi-décembre. Selon lui, Osisko générera dès 2013 plus de 300 millions de dollars par année en flux de trésorerie disponibles.

Mais pour l'instant, Osisko n'a pas la faveur des investisseurs. Comme à peu près tous les producteurs aurifères, Osisko a perdu du lustre en Bourse en 2012 (-18,7%). Sa performance opérationnelle n'a rien fait pour améliorer les choses.

Lancée en avril 2011, la mine Canadian Malartic, plus importante mine d'or à ciel ouvert au Canada, n'a toujours pas atteint son rythme de croisière de 55 000 tonnes par jour. La société a dû installer un second circuit de concassage pour pouvoir atteindre ses objectifs initiaux. À la mi-mai, un incendie a endommagé une partie de l'usine de traitement et forcé une suspension des activités pendant une semaine.

Selon M. Parsons, «la majeure partie des problèmes de mise en service de l'usine sont derrière Osisko». Il prévoit que l'entreprise terminera la mise au point de l'usine en 2013 et que son évaluation boursière sera bonifiée en 2014, en raison des niveaux des flux de trésorerie.

Osisko a également eu maille à partir avec les autorités environnementales en 2012. À l'automne, le ministère provincial de l'Environnement l'a forcée à retarder un mégasautage de 37 secondes qui inquiétait une partie de la communauté de Malartic, collée contre la fosse.

La société minière fait également l'objet d'une enquête du Ministère après quelques centaines de plaintes de citoyens concernant des allégations de dépassements des normes de bruit. Osisko, incapable de respecter les normes prévues à l'origine, a d'ailleurs dû consacrer des millions pour l'installation de systèmes antibruit.

Dans son rapport, l'analyste Steve Parsons souligne les risques associés à la problématique du bruit. Il rappelle toutefois que des adaptations ont déjà été faites par le passé pour accommoder Osisko et que, de toute façon, la problématique du bruit sera moins aiguë au fur et à mesure que la fosse gagnera en profondeur.

Marge de manoeuvre

M. Parsons accorde une grande valeur stratégique à la mine Canadian Malartic. Non seulement la production sera imposante (511 000 onces par année, selon l'analyste), mais l'investissement initial de plus de 1 milliard est déjà réalisé. Cela élimine donc une partie des risques d'escalade de coûts auxquels font face les autres projets en développement.

Osisko dispose de liquidités de 78 millions et d'une dette à long terme de 245 millions, observe M. Parsons. Un bilan qui, jumelé aux flux de trésorerie de Canadian Malartic, devrait donner à Osisko la marge de manoeuvre pour développer les actifs ontariens de Queenston Mining, récemment acquise pour 550 millions en actions.

Hier, le titre d'Osisko (OSK) a effacé tous ses gains de la veille. Il a clôturé à 7,82$ à Toronto, en recul de 6,01%. Des 17 analystes ayant récemment publié un avis sur Osisko, 12 en recommandent l'achat, tandis que 5 recommandent de le conserver.