Le cours de l'or a reculé cette semaine, trébuchant lourdement malgré l'annonce de nouvelles mesures exceptionnelles par la banque centrale américaine (Fed), dans un marché toujours hanté par la crainte d'un blocage budgétaire aux États-Unis et pénalisé par des prises de bénéfices.

OR

Le prix du métal jaune a terminé la semaine en petite baisse, après avoir abandonné près de 2% sur la seule séance de jeudi et effacé ainsi les maigres gains engrangés les jours précédents.

«Le marché de l'or continue de broyer du noir, et ce en dépit des nouvelles mesures d'assouplissement monétaire» dévoilées mercredi par la Réserve fédérale américaine (Fed), ont observé les experts de Deutsche Bank.

La Fed a annoncé un nouveau programme de rachats d'obligations du Trésor, de 45 milliards de dollars par mois. Combiné à un taux directeur quasi-nul, cet afflux de liquidités vise à soutenir la reprise économique, mais est aussi de nature à stimuler les achats de métaux précieux et à alimenter les tensions inflationnistes, contre lesquelles l'or est réputé être un bouclier efficace.

Pourtant l'or a piqué du nez après les annonces de la Fed, car «cette décision était largement attendue et donc déjà intégrée au préalable par le marché», a-t-on estimé chez Deutsche Bank.

«Maintenant que cette réunion de politique monétaire de la Fed est passée, on va voir les investisseurs se montrer soucieux d'engranger quelques bénéfices avant la fin de l'année» a renchéri Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital.

Par ailleurs, l'or pâtissait de la récente salve de statistiques économiques encourageantes publiées en Chine, mais aussi aux États-Unis: «l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés risqués va probablement continuer de se renforcer en raison de ces bons indicateurs» qui «diminuent l'attractivité de l'or, considéré comme valeur-refuge», ont noté les analystes de Commerzbank.

De plus, le marché reste hanté par la crainte d'un blocage politique sur le budget aux États-Unis.

Faute d'un compromis entre républicains et démocrates, une loi imposant hausses d'impôts et coupes budgétaires entrera automatiquement en vigueur début 2013, au risque de précipiter l'économie en récession mais aussi, selon Deutsche Bank, de «pénaliser la circulation des capitaux dans le pays», incitant les investisseurs à se séparer de leur or pour se procurer des liquidités.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1696,25$ vendredi contre 1701,50$ le vendredi précédent.

ARGENT

Considéré comme une option alternative meilleur marché au métal jaune, l'argent a accompagné l'or dans ses fluctuations. Il a ainsi abandonné jusqu'à 3,7% jeudi, glissant jusqu'à 32,24$, son plus bas niveau depuis un mois.

Le métal gris a terminé vendredi à 32,52$ l'once, contre 32,85$ sept jours auparavant.

PLATINE/PALLADIUM

Les métaux platinoïdes, dont le principal débouché est l'industrie automobile, ont accompagné dans leur robuste progression les cours des métaux de base échangés au London Metal Exchange (LME), dopés en début de semaine par une batterie de bons indicateurs en Chine, premier consommateur mondial de métaux.

Outre un important rebond de la production industrielle chinoise en novembre, les opérateurs étaient particulièrement rassérénés par une envolée de 8,2% sur un an en novembre des ventes de voitures dans le pays.

Les cours ont ensuite brièvement accéléré leur hausse après les annonces de la Fed -- ces nouvelles injections de liquidités étant susceptibles de muscler les achats de matières premières, ont expliqué les analystes de Johnson Matthey, leader du secteur des platinoïdes.

Le platine s'est hissé mercredi à 1645,50$ l'once, un sommet depuis le 19 octobre, tandis que le palladium atteignait 705$, au plus haut depuis trois mois, avant que tous deux n'effacent une partie de leurs gains en fin de semaine, minés par les inquiétudes liées au «mur budgétaire» américain.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a terminé vendredi soir à 1613$ contre 1600$ une semaine auparavant.

L'once de palladium a fini à 700$ contre 698$ le vendredi précédent.