Les prix du soja ont continué à profiter cette semaine à Chicago d'une forte demande alors que les cours du maïs pâtissaient de faibles exportations et que ceux du blé souffraient d'un approvisionnement solide au niveau mondial.

L'oléagineux américain est tiré vers le haut par une demande solide, «que ce soit sur le marché domestique ou à l'étranger», a indiqué Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

Selon un rapport hebdomadaire du département américain de l'Agriculture (USDA), les exportations de soja pour la campagne 2012/2013 ont augmenté la semaine dernière de 16% par rapport à la semaine précédente.

À l'inverse, les cours du maïs «font face à un recul important en raison d'exportations en berne et d'une forte compétition de l'Amérique du Sud», a remarqué Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors.

Les ventes du maïs américain à l'étranger ont en effet baissé de 10% la semaine dernière par rapport à la moyenne des quatre semaines précédentes.

La céréale pâtit d'un prix «supérieur de trente dollars par tonne à celui du maïs sud américain», selon M. Nelson.

Les cours du blé ont de leur côté été affectés par les nouvelles estimations de l'USDA dans son rapport mensuel sur l'offre et la demande mondiale publié mardi.

Dans ce document, les autorités américaines abaissent leurs prévisions d'exportation de la céréale et relèvent leurs estimations des stocks aux États-Unis, a rappelé M. Strickler.

L'USDA a aussi augmenté son estimation des stocks mondiaux de blé, en raison notamment «d'une hausse de la production en Chine» et «d'une révision à la hausse des stocks en Australie et au Canada», a-t-il ajouté. «C'était plus que ce à quoi s'attendaient les courtiers et cela a amoindri les craintes liées à l'offre».

Le recul des prix du blé reste toutefois surprenant au vu de la forte sécheresse qui affecte les semis d'hiver dans plusieurs régions américaines productrices de la céréale, selon M. Nelson.

«Peut-être les courtiers se disent qu'il faut attendre mars ou avril, lorsque les semis sortiront de leur période de dormance, pour voir si des pluies de printemps ne viennent pas améliorer» le rendement, a remarqué l'expert.

Les investisseurs gardent en tout cas un oeil sur le fleuve Mississippi, par lequel transite une importante part des exportations de produits agricoles américains.

Affecté lui aussi par la sécheresse, «il est actuellement à un niveau très bas et pourrait être fermé dès la fin du mois» alors que la navigation est habituellement interrompue mi ou fin janvier pour quatre à six semaines, a noté M. Nelson.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars évoluait à la mi-séance à 7,2500$ contre 7,3725$ vendredi dernier.

Le boisseau de blé à même échéance s'échangeait à 8,1650$ contre 8,6100$ il y a une semaine.

Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en janvier s'établissait à 14,9575$ contre 14,7225$.