Les prix des métaux industriels au London Metal Exchange (LME) ont trébuché cette semaine, les perspectives économiques moroses de la zone euro, la crainte persistante d'une impasse budgétaire aux États-Unis et des indicateurs américains contrastés alimentant la nervosité du marché.

Les cours des métaux de base ont tenté en début de semaine de poursuivre la hausse entamée fin novembre à la faveur d'un regain d'optimisme du marché sur la zone euro - le nickel, le plomb et l'aluminium se sont ainsi hissés lundi à leurs plus haut niveaux depuis près de deux mois.

Mais les prix ont ensuite légèrement fléchi, victimes d'un accès de prudence des opérateurs, sur fond d'indicateurs américains mitigés, dont la contraction inattendue de l'activité manufacturière en novembre dévoilée lundi, puis l'annonce mercredi par le cabinet ADP de la baisse des créations d'emploi dans le secteur privé le mois dernier.

Mais «ce qui paralyse évidemment le marché, ce sont les incertitudes sur le mur budgétaire qui menace d'entrer en vigueur aux États-Unis» au début de l'année prochaine, ont noté les experts de Commerzbank.

En effet, alors que les discussions sur le budget entre les partis républicains et démocrates piétinent à Washington, les investisseurs redoutent un blocage politique qui entraînerait la mise en place d'une cure d'austérité automatique susceptible de faire retomber l'économie américaine en récession.

«On peut s'attendre à ce qu'un accord soit finalement trouvé, faisant fi des positions jusqu'au-boutistes» des responsables politiques refusant tout compromis, mais «à mesure que les tâtonnements dans les négociations se prolongent, l'incertitude devrait peser» sur le marché, a estimé Edward Meir, analyste du courtier INTL FC Stone.

Autre facteur ayant assombri le moral des opérateurs, la Banque centrale européenne (BCE) a pris acte jeudi de la dégradation de la conjoncture économique dans la zone euro, tablant désormais une contraction du Produit intérieur brut (PIB) de 0,3% en 2013, contre une croissance de 0,5% attendue précédemment.

«L'euro a décroché après l'abaissement des prévisions de la BCE, et les prix des métaux ont été tirés vers le bas, notamment en raison de l'influence» d'un renchérissement du dollar face à l'euro, ce qui rendait moins attractifs les achats de métaux libellés dans la monnaie américaine pour les détenteurs d'autres devises, a noté M. Meir.

Cependant, le rapport sur l'emploi aux États-Unis en novembre, qui a fait état vendredi de création d'emplois plus fortes que prévu et d'une baisse inattendue du taux de chômage, a quelque peu revigoré les cours - et le cuivre, qui avait déjà mieux résisté que les autres métaux sur la semaine en raison d'une demande chinoise toujours robuste, est parvenu à terminer la semaine en légère hausse.

Malgré tout, les prix des métaux industriels sont restés sur l'ensemble de la semaine dans des fourchettes étroites, a tempéré Edward Meir.

«Sur le court terme, d'ici à Noël, les fluctuations dans l'appétit des investisseurs pour les actifs jugés risqués (dont les matières premières, ndlr) au gré des développements politiques et des publications macroéconomiques aux États-Unis devraient alimenter la volatilité des cours des métaux», a estimé Robin Bhar, analyste de Société Générale.

Lundi, l'ALUMINIUM est monté à 2125$ la tonne, le PLOMB à 2257$, et le NICKEL à 17 720$, leurs plus hauts niveaux depuis respectivement les 5, 9 et 12 octobre.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8035$ vendredi contre 7933$ une semaine plus tôt vers la même heure.

L'aluminium valait 2080$ la tonne contre 2080$.

Le plomb valait 2199$ la tonne contre 2239$.

L'étain valait 21 600$ la tonne contre 21 790$.

Le nickel valait 17 113$ la tonne contre 17 200$.

Le zinc valait 2019$ la tonne contre 2048$.