Il est temps que l'année 2012 finisse pour Mines Richmont. L'action (RIC) a perdu plus de 25 % hier à Toronto, au lendemain de l'annonce de la fermeture de la mine Francoeur et de la suspension de l'exploration à Wasamac, propriété pourtant très prometteuse il y a un an à peine.

Depuis le mois de février, la valeur en Bourse de l'entreprise de Rouyn-Noranda, dont la Caisse de dépôt et placement détient presque 10% des actions, a fondu de plus de 75%, à 112 millions. La mine Francoeur, près de Rouyn-Noranda, a été la première mine de la société et a d'abord été exploitée de 1989 à 2001. Après plusieurs années d'efforts, la société abitibienne a relancé la production commerciale dans cette mine en août, mais en vain : les coûts étaient trop élevés, et les perspectives de rentabilité presque inexistantes dans un avenir rapproché. Environ 115 personnes perdent leur emploi et reçoivent une indemnité équivalente à 16 semaines de travail. «On ne peut pas continuer à financer des mines en perte d'opération», justifie le président et chef de la direction de Richmont, Paul Carmel, en poste depuis le mois de mai. L'analyste Ron Stewart, de Dundee Capital Markets, salue cette «décision prudente», «dans le meilleur intérêt des actionnaires».

Au troisième trimestre, Francoeur a produit 1087 onces d'or à un coût de 2664 $US l'once. Francoeur avait beaucoup de prises contre elle : les teneurs étaient beaucoup plus faibles que prévu, la mine était à 100 kilomètres de l'usine de traitement, et le manque d'employés d'expérience avait un impact important dans cette mine non mécanisée.

Richmont avait déjà réduit de 75 % la valeur de Francoeur en juillet. Pour la fermeture, elle ajoutera une radiation de 11 à 13 millions aux résultats du quatrième trimestre.

Désillusion pour Wasamac

Mines Richmont comptait aussi beaucoup sur le projet Wasamac, dans la même région, pour franchir un jour le seuil de production de 200 000 onces. «Les attentes étaient élevées», concède Paul Carmel, et la quantité de ressources pouvait permettre d'espérer. Mais les résultats de la première étude économique, en mars, ont dissipé les illusions. Le projet nécessitait un investissement initial élevé (plus de 500 millions) pour un faible taux de rendement et un long retour sur investissement (huit ans).

Dans ce contexte, Richmont place le projet sur une tablette mais continuera les études métallurgiques et le processus d'obtention des permis. Advenant une hausse suffisante du prix de l'or pour assurer une meilleure rentabilité, «on aura gagné du temps», dit Paul Carmel.

En attendant, Richmont va se concentrer sur la mine Island Gold, en Ontario, qui produit entre 40 000 et 50000 onces par année. «C'est elle qui offre le plus de potentiel», dit M. Carmel, en soulignant une récente découverte en profondeur.

Richmont, qui exploite aussi la mine Beaufor, à l'est de Val-d'Or, prévoit désormais produire entre 65 000 et 70 000 onces, contre un pronostic précédent de 85 000 à 95 000 onces.

L'analyste Ron Stewart, de Dundee Capital Markets, suggère aux investisseurs de profiter de la faiblesse du prix de l'action pour en acheter. «Les mauvaises nouvelles sont derrière», croit-il. Il note que Richmont n'a pas de dette, a des liquidités de 67 millions et deux mines avec «des occasions de croissance significatives». Il abaisse tout de même sa cible de 6,60 à 5,50 $.