La sécheresse de l'été 2012 a entamé la rentabilité des producteurs d'énergie Boralex (T.BLX) et Innergex (T.INE), qui rapportent tous deux une baisse de profits pour le trimestre terminé le 30 septembre.

Certaines installations hydroélectriques, comme celle de Boralex à Rimouski, ont vécu leur épisode le plus sec en 40 ans, précise son président, Patrick Lemaire.

Ce dernier n'est toutefois pas inquiet outre mesure pour l'avenir. «Cette période de sécheresse suit plusieurs années d'hydraulicité supérieure à la moyenne», a-t-il expliqué au cours d'un entretien avec La Presse Affaires.

Le manque d'eau a réduit la production d'électricité et la rentabilité du secteur hydroélectrique de 4,3 millions de dollars au troisième trimestre. Ce manque à gagner a toutefois été en partie compensé par une meilleure performance du secteur éolien. Boralex affiche un bénéfice d'exploitation de 13 millions, en baisse comparativement aux 16,7 millions encaissés pendant la même période l'an dernier. Ces résultats sont inférieurs à ceux qu'attendaient les analystes, mais l'action de Boralex a fini la journée en hausse de 3 cents hier à la Bourse de Toronto, à 9,75$.

Boralex produit 500 mégawatts d'énergie de sources hydroélectrique, éolienne, thermique et solaire. Son intention est de doubler sa capacité de production et sa rentabilité d'ici 2015.

Cette croissance viendra surtout du secteur éolien au Québec, comme le projet de la Seigneurie de Beaupré, et surtout en France, qui reste «la terre promise» de l'éolien pour Boralex, selon son président.

En attendant, Boralex mettre la clé sous la porte de sa centrale de cogénération de Kingsey Falls le 30 novembre, à la fin du contrat conclu avec Hydro-Québec.

Selon Patrick Lemaire, cette perte affectera le bilan de Boralex temporairement, les projets en cours de réalisation viendront combler assez rapidement le trou laissé par la fermeture de la centrale de 34 mégawatts.

Innergex

De son côté, Innergex rapporte également une baisse de production d'énergie de ses centrales hydroélectriques par rapport à celle de l'an dernier, qui avait atteint un niveau record.

Le bénéfice d'exploitation a diminué de 6% comparativement à la même période l'an dernier, pour se fixer à 37 millions.

Plus sec au Québec, l'été a été plus humide en Colombie-Britannique et aux États-Unis, là où Innergex exploite des centrales hydroélectriques. La baisse de la production hydroélectrique a aussi été compensée par une contribution plus élevée du secteur éolien et par l'ajout d'un parc solaire, celui de Stardale en Ontario, au portefeuille de l'entreprise.

La diversification des actifs d'Innergex a eu un impact positif sur les résultats du trimestre, a indiqué Jean Trudel, vice-président.

Innergex et son partenaire TransCanada ont inauguré cette semaine la phase 2 de leur parc éolien de Gros-Morne, en Gaspésie, qui est actuellement le plus important parc éolien au Canada, avec une puissance installée de 211 mégawatts.

Innergex est sur le point de commencer la construction d'un autre parc éolien de 25 mégawatts avec la MRC de Rivière-du-Loup. Il s'agit d'un des projets retenus par Hydro-Québec au terme de son dernier appel d'offres pour l'achat d'énergie éolienne.

Innergex produit 577 mégawatts d'énergie à partir de 22 centrales hydroélectriques, cinq parcs éoliens et un parc solaire et développe actuellement des projets qui lui permettront d'augmenter sa production de 188 mégawatts.

Le titre d'Innergex a perdu 38 cents hier, pour clôturer à 10,51$. Depuis un an, l'action a varié entre 9,54$ et 11, 27$.