L'un des principaux concepteurs de la technologie novatrice au coeur des projets d'Orbite Aluminae (T.ORT) a quitté la société à la fin octobre. Celui qui occupait le poste de chef des affaires scientifiques, Joël Fournier, se tourne désormais vers d'autres occasions plus lucratives pour lui, mais liées à la même base technologique. «C'est vraiment une décision d'affaires», a-t-il assuré à La Presse Affaires.

Grâce à sa technologie brevetée, Orbite compte produire de l'alumine, matière première de l'aluminium, à partir de gisements d'argile gaspésiens. Selon Orbite, le procédé générera en même temps une foule de sous-produits allant de l'hématite aux terres rares en passant par des métaux spéciaux comme le gallium ou le scandium.

Docteur en chimie physique, M. Fournier a joint Orbite en 2007. Son nom est maintenant attaché à divers brevets obtenus par l'entreprise, à côté du nom du président et chef de la direction, Richard Boudreault.

La technologie d'Orbite repose sur la lixiviation à l'acide chlorhydrique, un procédé qui n'appartient pas à Orbite, mais que la société montréalaise a adapté pour l'extraction d'alumine. Le procédé de base peut toutefois être utilisé dans de nombreux autres secteurs, affirme M. Fournier, notamment pour «des technologies relatives à différents matériaux ou minéraux». M. Fournier est resté discret sur la nature exacte de ses projets à venir.



«J'y crois»


M. Fournier reste disposé à conseiller Orbite au besoin. Il réaffirme sa foi en la technologie d'Orbite. «J'y crois. Je suis sûr que ça va marcher.»

Orbite complète actuellement la construction d'une usine d'alumine de haute pureté (pour des utilisations de haute technologie) à Cap-Chat. Orbite compte utiliser les revenus de cette usine pour le développement de son projet majeur: la construction d'une usine d'alumine métallurgique (pour les alumineries) à Grande-Vallée, en 2014. La valeur actuelle nette de ce projet est de 4,8 milliards sur 25 ans, selon l'évaluation d'Orbite.

Le président d'Orbite, Richard Boudreault explique que M. Fournier quitte la société parce que «la partie recherche de notre travail est terminée». M. Fournier confirme : «Maintenant, ça devient plus un défi d'ingénierie que de technologie».

Luisa Moreno, analyste chez Euro Pacific Canada, ne fait pas de cas du départ du chef des affaires scientifiques. «Je pense que M. Fournier était le bras droit de Richard Boudreault, qui continue d'être le principal responsable du volet scientifique et de la recherche et du développement chez Orbite», observe-t-elle.

Joël Fournier assure quitter Orbite en très bons termes. «J'ai gardé mes actions et mes options», souligne-t-il.

Le 9 juillet, M. Fournier a vendu sur le marché un bloc de 150 000 actions, à des prix variant entre 2,15 et 2,21$. Il indique que cela n'avait aucun lien avec son départ. Selon les registres de transactions d'initiés, il possède encore 203 000 actions, soit environ 0,1% des actions en circulation, ainsi que 200 000 options. M. Fournier a cessé d'être un initié le 29 octobre dernier.

Après avoir grimpé jusqu'à 3,69$ en septembre, le titre d'Orbite a clôturé à 2,71$ hier.