Les cours du blé, du maïs et du soja ont reculé cette semaine à Washington, pâtissant particulièrement vendredi de l'annonce d'une hausse des créations d'emplois aux États-Unis en octobre qui faisait remonter le dollar.

«Le rapport mensuel officiel sur l'emploi aux États-Unis a montré des bons chiffres sur la croissance de l'emploi, entraînant un rebond du dollar, ce qui a un impact négatif sur les matières premières», a indiqué Bill Nelson, de Doane Advisory Services.

Le renchérissement du billet vert rend en effet moins attractifs les achats de produits libellés en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises.

Plus tôt dans la semaine, les courtiers avaient surveillé avec attention les prévisions météorologiques en Amérique du Sud, qui influencent en ce moment les cours du soja et du maïs, a souligné M. Nelson.

«Il y a actuellement trop de pluies en Argentine et pas assez au Brésil. Les semis de soja et de blé sont donc retardés par rapport à l'an dernier. Mais les prévisions évoluent et on espère maintenant un temps plus sec en Argentine et plus de pluies au Brésil», a-t-il expliqué.

«On avait prévu que l'Amérique du Sud produirait une récolte record de maïs cette année, mais ceci est remis en cause avec le retard des semis», a détaillé Dewey Strickler, de Ag Watch Market Advisors. Ce serait une bonne nouvelle pour la céréale américaine, dont le prix reste «supérieur de 30 dollars» à celui du maïs argentin.

Les analystes attendaient aussi une «récolte record de soja en Amérique du Sud», des prévisions qui pourraient aussi être remises en cause par les actuelles conditions météorologiques, a ajouté M. Strickler.

Le prix de l'oléagineux a profité plus tôt dans la semaine de bonnes exportations, soutenues notamment par la forte demande de la Chine, a indiqué l'expert.

Le marché du blé a de son côté été affecté par la météo particulièrement sèche qui affecte la région des Plaines aux États-Unis.

Selon le relevé hebdomadaire de l'administration sur l'état des cultures arrêté au 28 octobre et publié mercredi soir, seulement 40% des semis de blé d'hiver sont jugés en bonne ou excellente condition à cause de ces conditions climatiques, ce qui est le plus faible pourcentage depuis que ces données sont tenues, soit depuis 1985.

Les investisseurs continuent par ailleurs de surveiller les messages contradictoires envoyés par l'Ukraine sur un possible embargo des exportations de blé à partir du 15 novembre.

«S'il est effectivement appliqué, ce serait une bonne nouvelle pour le blé américain», a remarqué M. Nelson.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre évoluait vendredi à la mi-séance à 7,3850$ contre 7,4350$ la semaine précédente.

Le boisseau de blé à même échéance s'échangeait à 8,6200$ contre 8,7600$ vendredi dernier.

Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en novembre valait 15,3375$ contre 15,5825$ en fin de semaine dernière.