«Tu ne peux pas dire non à ça», dit Gilles Leclerc en désignant la nouvelle garderie construite par Osisko. M. Leclerc déborde d'enthousiasme quand il parle de tout ce qu'Osisko a apporté à Malartic. Et il s'explique mal toute la mauvaise publicité autour du colossal sautage.

M. Leclerc, dont la famille possède un commerce de chaussures implanté à Malartic depuis toujours, nous fait visiter son quartier du nord de Malartic. C'est le quartier qu'Osisko a bâti pour les citoyens forcés de déménager en raison de l'arrivée de la mine.

M. Leclerc montre la nouvelle école primaire, le CPE, le CHSLD. Tout du neuf, une facture de 65 millions pour six institutions. «Tu ne peux pas dire non à ça!»

La maison de M. Leclerc, transférée dans le nouveau quartier, sous-sol en prime. Et des maisons neuves, occupées par des citoyens de la deuxième vague de déménagements. «Tu ne peux pas dire non à ça, répète-t-il. On a tous gagné à la super loto!»

Le commerçant s'est battu pour qu'Osisko réussisse à s'implanter et relancer la ville. «Malartic était reconnue comme une ville de BS. Je me suis battu pour la mine et pour les jobs. Tout ce qu'on avait, c'était l'hôpital psychiatrique.»

Outre les sous-traitants, Osisko emploie 657 personnes, dont 38% à Malartic et 26% dans les deux villages environnants.

Même s'il a perdu des clients qui lui ont reproché son engagement envers Osisko, M. Leclerc a gagné au change. Il a obtenu le contrat de chausser et d'habiller tous les employés de la mine. Il est sans doute l'un des commerçants qui profitent le plus de l'arrivée d'Osisko.

Louis Brisson, qui demeure aussi dans le quartier nord, ne regrette pas le vieux quartier sud, où la moitié de la rue n'avait même plus d'asphalte.

M. Brisson, qui rejoint Osisko dans l'intervalle, déplore la situation actuelle autour du sautage et du débat autour des normes de bruit. «C'est hors de proportion!, lance-t-il. C'est dur sur l'image de Malartic, ce qui se passe.»

Ce n'est peut-être pas le meilleur moment. Malartic cherche à vendre de nouveaux terrains dans un tout nouveau quartier attenant au quartier nord. Forte de la présence de la mine et des sous-traitants qui s'installent à proximité, la ville, qui a perdu plus de la moitié de sa population au milieu des années 2000, veut grandir à nouveau.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Louis Brisson